Cet Américain âgé de 28 ans était en quelque sorte une incarnation du revenge porn dans ce qu'il a de plus sordide. Une pratique que les réseaux sociaux s'évertuent notamment à combattre et repose sur la publication sans le consentement de la personne concernée, d'un contenu sexuellement explicite la mettant en scène. Une publication qui est généralement l'œuvre d'un partenaire éconduit. Kevin Bollaert en avait fait un business.

Ce dernier vient d'écoper aux États-Unis d'une lourde peine de 18 ans de prison. Il a été reconnu coupable de vingt délits de vol d'identité et six autres d'extorsion en relation avec l'administration de sites de revenge porn.

Kevin Bollaert avait créé le site de revenge porn UgotPosted qui entre décembre 2012 et septembre 2013 a publié plus de 10 000 photos (principalement de femmes). Les victimes de cette vengeance porno étaient dirigées vers un autre site ChangeMyReputation afin d'obtenir moyennant 250 à 350 $ le retrait dudit contenu.

Sur UgotPosted, les amoureux éconduits ou hackers mettaient anonymement en ligne les photos nues en les accompagnant d'informations personnelles et de liens vers des profils Facebook. Une pratique aux effets dévastateurs pour les victimes.

  

Interview de Kevin Bollaert par ABC 10 News en février 2015

Kevin Bollaert aurait gagné près de 900 $ par mois en revenus publicitaires et engrangé aux alentours de 30 000 $ en faisant payer des victimes. En plus du long moment qu'il va passer en prison, il devra payer 15 000 $ aux victimes et une amende de 10 000 $.

Pour le procureur général de Californie Kamala D. Harris :

" S'asseoir derrière un ordinateur pour commettre ce qui est essentiellement un acte criminel et lâche ne protégera pas les prédateurs de la justice ou de la prison. Nous continuerons d'être vigilants, d'enquêter et de poursuivre ceux qui commettent ces actes déplorables. "

En France, il n'y a pas de législation propre au revenge porn comme en Californie mais plusieurs voix s'élèvent pour en demander une.