En cette année perturbée pour le fabricant Research in Motion ( RIM ), dont les efforts pour se reconstituer un capital confiance auprès des investisseurs avec le lancement de BlackBerry OS 7 et de plusieurs terminaux BlackBerry, et en attendant les premiers smartphones sous QNX, les appels à la révision de la stratégie de la société ont été nombreux.

Appel à une meilleure répartition des pouvoirs à la tête du groupe, à des changements profonds passant par une séparation des activités software / services et hardware, à la constitution d'une spin off regroupant les brevets pour essayer d'en tirer un bon prix...les propositions n'ont pas manqué.

La direction de RIM, avec ses deux co-CEO, est jusqu'à présent parvenue à louvoyer entre les écueils mais la pression des actionnaires, en quête de signes et de décisions qui stopperont la spirale descendante causée par le succès d' Android et d' iOS, est désormais très forte.

Aussi, quand la rumeur que Carl Icahn, homme d'affaires et investisseur connu ( et redouté ) pour secouer les directions et redresser ( à sa manière ) les sociétés en perte de vitesse, pourrait prendre une participation dans le fabricant, le cours en bourse a aussitôt gagné plus de 6%.


Un statu quo qui ne satisfait plus les actionnaires

L'un de ses faits d'armes est d'avoir poussé Motorola, alors en pleine débâcle dans les mobiles, à se séparer en deux entités, Motorola Solutions et Motorola Mobility, puis pour avoir proposé que cette dernière réunisse ses brevets dans une structure séparée.

Le rachat de Motorola Mobility par Google au mois d'août, à la fois pour ses brevets et pour son activité de fabricant de terminaux  et décodeurs numériques, suggère que cette stratégie allait dans le bon sens.

Pour certains observateurs, cette flambée du cours révèle les attentes des actionnaires en matière de redistribution du pouvoir à la tête du groupe. Plusieurs d'entre eux ont déjà appelé à la séparation des rôles de CEO et de président du conseil par les deux hommes forts de la société, Mike Lazaridis et Jim Balsillie, et une commission doit statuer sur l'intérêt de placer un véritable président du conseil d'administration, capable de jouer un contre-pouvoir dans les prises de décisions.

L'arrivée d'un agitateur comme Carl Icahn pourrait accélérer des mutations qui semblent pour le moment être repoussées au moins jusqu'au lancement de smartphones sous QNX, vu par les analystes comme la stratégie de la dernière chance dans un environnement très concurrentiel. Encore faut-il que la rumeur soit fondée.