Research in Motion n'a pas connu une année 2011 facile. Attaqué de toutes parts sans parvenir à vraiment marquer des points dans des secteurs en croissance comme les tablettes tactiles, le fabricant concède du terrain face aux poids lourds Android et iOS et voit sa part de marché régresser.

L'arrivée prochaine d'une nouvelle évolution de sa plate-forme mobile, avec BlackBerry 10, et le remaniement à la tête de la société ( un CEO et une présidente du conseil d'administration, en remplacement des deux co-CEO qui assuraient ces deux fonctions ) n'ont pas encore créé l'effet de reprise espéré.

Symbole fort de la perte de visibilité de l'entreprise, RIM n'a pas été le plus gros vendeur de smartphones sur son marché national, le Canada, en 2011. Selon le cabinet d'études IDC, il a écoulé environ 2 millions de smartphones BlackBerry sur ce marché l'an dernier quand Apple y a écoulé 2,85 millions d'iPhone.

L'effet de préférence nationale est donc en train de s'estomper, ce qui n'est pas spécialement une bonne nouvelle. Les critiques sur le manque d'innovation de la société, formulées par les analystes depuis des années, même quand RIM alignait les résultats trimestriels en progression, ont fini par prendre forme malgré les efforts du fabricant pour répondre à certaines problématiques avec BlackBerry OS 7, notamment sur les performances du navigateur Web qui sont longtemps restées un point faible d'une plate-forme avant tout tournée vers la messagerie mobile.


Perte de visibilité

Thorsten Heins, nouveau CEO de RIM, a d'ailleurs pris en compte cette nécessité de redorer l'image de la société en lançant une grande campagne marketing autour des produits et de la plate-forme, afin de regagner en visibilité et de faire oublier certains épisodes douloureux comme la grosse panne des services du mois d'octobre 2011, au moment même où Apple commercialisait son iPhone 4S.

Si les grandes entreprises canadiennes devraient rester fidèles au champion high-tech local RIM, il faut faire avec la tendance du BYOD ( Bring Your Own Device ) et avec une attention des consommateurs portée sur d'autres produits mobiles.

Le salut de RIM peut venir des marchés émergents, où ses BlackBerry peuvent être proposés à des prix plus agressifs dans des pays encore largement tournés vers le prépayé et subventionnant peu les smartphones. Et la croissance de ces marchés laisse plus de marge de manoeuvre que sur les marchés établis, au moins en attendant l'arrivée des premiers smartphones sous BlackBerry 10.

Source : Bloomberg