Si l'annonce de résultats financiers faibles pour son premier trimestre fiscal 2013 étaient attendus, le report du lancement de la plate-forme BlackBerry 10 au premier trimestre 2013 au lieu du second semestre 2012 a amplifié la vague de pessimisme chez les investisseurs et les analystes.

Ils étaient déjà sceptiques par rapport à la promesse obstinée d'un retournement de situation grâce à BlackBerry 10 qui pour eux arriverait déjà trop tard en étant lancé au second semestre de l'année et l'annonce du report à début 2013 ne fait que confirmer cette mauvaise impression.

Surtout, le spectre d'une faillite n'est désormais plus écarté. Research in Motion perd désormais beaucoup d'argent et, malgré le plan de restructuration CORE qui doit sauver 1 milliard de dollars, la société est en train de brûler rapidement sa réserve de cash.

Le cas fait penser à celui d'un autre fabricant lui aussi en train de dépenser son cash en attendant des jours meilleurs : Nokia...à la différence que ce dernier a lancé une gamme Lumia de smartphones Windows Phone et en attend les retours. Du côté de RIM, on n'en est même pas encore là.


Course contre la montre
Résultat, certains analystes se demandent si RIM a encore les ressources nécessaires pour se permettre de retarder le lancement de BlackBerry 10. Reuters cite un analyste financier de Nomura Equity Research exprimant dans une note à ses clients sont point de vue : RIM ne parviendra pas à rétablir ses finances, même après la mise à disposition de BlackBerry 10, suggérant que le fabricant pourrait disparaître avant 2020.

D'autres ne dressent pas un tableau aussi noir mais ils sont nombreux à penser que BlackBerry 10 ne sera pas la bouée de sauvetage vantée par RIM. Dès lors, la cession de tout ou partie de l'activité de la société à un tiers pourrait ne plus être une option à l'étude mais bien la dernière chance du fabricant. Continuer de faire cavalier seul pour conserver son indépendance à tout prix ne serait déjà plus une position tout à fait tenable. La pression ( pas seulement concurrentielle ) sur le fabricant est désormais énorme.

Et même l'annonce de la suppression de 5000 postes pour réduire les coûts de fonctionnement ne convainc pas. Certains analystes se demandent ( avec un soupçon de mauvaise foi ) pourquoi RIM licencie alors qu'il devrait au contraire embaucher pour garantir la livraison de BlackBerry 10 dans les délais initiaux. Sans compter qu'il va être difficile de motiver les salariés restants.

Source : Reuters