Mis en place de manière effective à partir de février 2013 par quelques-uns des plus importants fournisseurs d'accès à Internet du pays, le dispositif de riposte graduée à l'américaine prend fin. Outre-Atlantique, il était connu en tant que Copyright Alert System et chapeauté par le Center for Copyright Information (CCI).

Ce centre pour l'information sur le droit d'auteur est une coentreprise réunissant des ayants droit dans le cinéma et la musique, dont la MPAA (Motion Picture Association of America) et la RIAA (Recording Industry Association of America), et cinq FAI (AT&T, Cablevision, Comcast, Time Warner Cable et Verizon).

Dans un communiqué, le CCI écrit à propos du Copyright Alert System que ce programme " a réussi à éduquer de nombreuses personnes au sujet de la disponibilité des contenus légaux, et des problèmes associés avec le piratage en ligne. " Une nouvelle démonstration de la méthode Coué...

Selon le schéma de la riposte graduée américaine, les ayants droit prévenaient un FAI d'un partage illégal (via P2P). Ce dernier adressait alors un avertissement à l'abonné, en l'informant sur les conséquences du téléchargement illégal. Il était prévu un total de six alertes. À l'échelon le plus élevé, une sanction encourue était une limitation du débit de la connexion Internet.

Ce dispositif avait été inspiré par la riposte graduée à la française sous l'égide de la Hadopi. Toutefois, il reposait sur des partenariats privés et ne faisait pas intervenir une autorité publique comme en France.

Même si le communiqué du CCI n'en donne pas le ton, il est difficile d'interpréter l'arrêt du Copyright Alert System autrement que comme un échec de cette riposte graduée. Entre 2010 et 2016, la Hadopi a envoyé près de 7,6 millions d'emails de première recommandation aux internautes français. Au bout de la riposte graduée française, il y a eu 72 condamnations prononcées.