En pleine lutte pour prendre des parts de marché à TSMC et tenter de reprendre l'avantage sur la future gravure en 3 nm en se lançant le premier, le groupe Samsung voit ses projets compromis avec la crise mondiale du coronavirus.

Si TSMC peut maintenir son calendrier grâce aux mesures drastiques prises par Taiwan pour stopper net la propagation de l'épidémie sur son (petit) territoire, Samsung ne peut profiter d'un contexte aussi favorable, la Corée du Sud ayant été un temps le pays comptant le plus grand nombre de contaminés après la Chine et les sites de production de Samsung ayant été régulièrement stoppés sur des suspicions ou des déclarations de patients infectés.

De fait, la stratégie de conquête engagée sur les prochaines technologies de gravure pourraient de nouveau tourner à l'avantage du fondeur taiwanais, déjà en position de force sur le 7 nm et bien parti pour continuer en 5 nm.

Samsung ne semble plus espérer lancer les premières productions de composants gravés en 3 nm avant 2022, au lieu d'un timing agressif initialement fixé au second semestre 2021, tandis que TSMC reste sur sa proposition, déjà ambitieuse, d'un démarrage de production dans deux ans.

TSMC wafer

Samsung ne pense en effet pas pouvoir terminer la construction du site de production qui accueillera les équipements pour la gravure en 3 nm dans les temps, du fait de la pandémie.

L'objectif de faire tomber TSMC de son piédestal d'ici 2030 et devenir ainsi le premier fondeur mondial, déjà compliqué à atteindre malgré les milliards de dollars consentis en investissements, est donc sérieusement mis à mal par la crise sanitaire mondiale.

Si les deux fondeurs lancent leur gravure en 3 nm en même temps en 2022, il sera difficile pour Samsung d'attirer les clients de TSMC qui auraient été intéressés de lancer plus tôt la production de leurs composants. Le scénario de la gravure en 7 nm, avec TSMC raflant la majorité des gros clients, pourrait donc se répéter.

Source : SamMobile