Avec l'arrivée de Siri sur iOS, les assistants personnels ont été mis ou remis au goût du jour avec l'avantage d'être présent sur des appareils mobiles toujours à portée de main. Le principe initial repose sur la possibilité de poser une question en langage naturel, comme on le ferait à un être humain, et d'obtenir une réponse, souvent également en langage naturel.

L'étape suivante est de permettre à ces "intelligences artificielles" de fournir des informations pertinentes avant même que l'utilisateur n'en fasse la demande en s'appuyant sur la collecte d'informations personnelles et sur des "patterns" comportementaux. C'est ce que tente déjà de proposer Google Now et peut-être bientôt Cortana chez Microsoft.

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La prochaine phase d'amélioration de ces assistants personnels devrait conduire à la prise en compte des capteurs présents dans les appareils mobiles et dans les gadgets du wearable computing (montres et lunettes connectées, vêtements intégrant des capteurs dont certains peuvent mesurer des paramètres physiologiques...), de récupérer ces données en cloud, de les digérer dans des systèmes d'intelligence artificielle capables d'apprentissage et de création de liens entre les masses de données pour retourner une information utile et synthétisée de façon simple et intellligible à l'utilisateur.

Apple M7 copro

Le coprocesseur M7 du SoC Apple A7 présent dans les derniers produits mobiles d'Apple, en étant capable de gérer les données des différents capteurs en vue de leur exploitation dans des applications mobiles, est sans doute un premier pas en ce sens, mais il n'est pas le seul.

Le site EE Times Europe rapporte que Samsung Electronics a présenté début novembre SAMI (Samsung Architecture for Multimodal Interactions), un projet d'intelligence artificielle proche de Siri mais capable d'agréger aussi les données de capteurs de multiple nature.

A la tête du projet, on trouve Luc Julia, qui a contribué à la naissance de Siri au sein d'Apple avant de travailler au Samsung Open Innovation Center de Menlo Park (Californie). SAMI est au coeur de la stratégie IoT (Internet of Things) du groupe coréen en servant de coeur à un écosystème émergent dont il appuie en même temps le développement par le financement des idées innovantes, le projet étant ouvert aux partenariats.

Samsung SAMI

Selon Luc Julia, il ne faudra pas longtemps avant que nous ne soyons porteurs de multiples capteurs, au-delà des accéléromètres, gyroscopes ou capteurs de pression de nos smartphones, et SAMI doit permettre de combiner toutes ces données pour les transformer en recommandations utiles et capables d'améliorer le quotidien, dans les domaines du fitness, de la santé, du divertissement, de la gestion des activités personnelles et professionnelles...

Par l'intermédiaire de capteurs de type moniteurs cardiaques ou de suivi de masse corporelle fournis par des acteurs comme Fitbit et Withings et intégrés dans des vêtements ou des bracelets, SAMI pourrait répondre simplement à une question du type "est-ce que je vais bien ?" par une amicale recommandation pour perdre ces quelques centaines de grammes pris récemment.

Si SAMI n'a que six mois d'existence, l'idée de base est de rompre avec le modèle actuel qui cloisonne la collecte des informations par capteur (fonctionnement en silo) pour les agréger ensemble selon un modèle Big Data à partir duquel il est possible d'appliquer des modèles analytiques pour en faire ressortir des lignes directrices. La complexité de ces opérations est ensuite transformée pour être immédiatement compréhensible de l'utilisateur.

Evidemment, cela pose en même temps d'importantes questions sur la sécurité de ces données personnelles collectées, sur la façon dont elles sont utilisées et sur qui y a accès. Déjà traqués par des méthodes basiques, ces collectes peuvent créer des profils très poussés des habitudes des utilisateurs, avec des implications qui sont à peine anticipées à l'heure actuelle. Luc Julia promet que ces problématiques sont aussi prises en compte.

Source : EE Times Europe