Le passage à la gravure 14/16 nm a donné lieu à une sévère concurrence entre les fondeurs Samsung et TSMC, certains gros clients migrant de l'un à l'autre et inversement en fonction des attentes (disponibilité ou volume) et le scénario devrait se reproduire sur la gravure 10 nm, attendue pour fin 2016 / début 2017.

Au-delà, les deux fondeurs sont aussi déjà à la manoeuvre pour l'étape suivante, à savoir la gravure en 7 nm. Et sur cette étape, Samsung vient peut-être de marquer un point décisif en acceptant de s'équiper de machines de lithographie EUV (Extreme Ultra Violet) fournies par le néerlandais ASML (dont le groupe coréen détient une partie du capital) pour sa future production de masse en 7 nm.

Gravure nanometre La complexité de la technologie, qui n'a pas encore été soumise à l'épreuve du feu d'une production à grande échelle et le coût des équipements (plus de 80 millions de dollars) font que le choix de l'EUV reste délicat mais nécessaire pour pouvoir descendre en-dessous de 10 nm.

A côté, le passage à 10 nm sera presque un jeu d'enfant, nécessitant relativement peu d'investissements par rapport au 14/16 nm. La migration vers la gravure 7 nm sera en revanche une autre paire de manches et va coûter extrêmement cher en développement et design. De son côté, TSMC pourrait n'utiliser les techniques de lithographie EUV qu'à partir du noeud 5 nm, d'ici plusieurs années.

Même le géant Intel, premier à se positionner sur le 14 nm, ne compte basculer vers le 10 nm qu'à partir de 2018, et donc peut-être pour la première fois après les fondeurs Samsung et TSMC, et notamment le groupe coréen dont les équipements EUV d'ASML pourraient être installés sur une chaîne de production durant le premier semestre 2017, relève le Korea Times, lui permettant de déclencher rapidement la phase de pré-production.

Comme dans le cas du 14/16 nm, Samsung va tenter de démarrer ses chaînes de production en 10 nm avant TSMC, ce qui devrait aussi faire les affaires de Qualcomm qui pourra être l'un des premiers à proposer des processeurs mobiles SnapDragon en 10 nm (SnapDragon 830 ?) sur le marché, même si TSMC devrait reprendre l'avantage par la suite grâce à ses énormes capacités de production.

Mais en s'équipant de machines permettant une gravure EUV, le géant coréen pourrait aussi tenter de lancer la gravure en 7 nm avant TSMC et essayer de récupérer cet imposant client que représente Apple, parti chez le fondeur taiwanais pour ses processeurs mobiles gravés en 16 nm et 10 nm.

Source : Korea Times