Une compagnie basée à San Diego donne au mot 'offshore' un sens nouveau... et littéral!

Cela pourrait ressembler à une plaisanterie, mais c'est pourtant bien la réalité: la société SeaCode, basée à San Diego, en Californie, est en train de finaliser un projet qui tient à la fois de Melville (Herman, l'auteur de Moby Dick) et de Dickens (Charles, le père de David Copperfield; pas le magicien, l'autre... vous suivez').

Il s'agirait en l'occurrence de regrouper en haute mer, sur un bateau (si, si) plusieurs centaines de programmeurs et de développeurs, afin de s'affranchir des taxes et charges sociales qui pèsent, aux Etats-Unis comme chez nous, sur les entreprises.

L'idée de faire mouiller le navire en question à la limite des eaux territoriales américaines rend tout son sens à l'expression 'offshore' (littéralement: au large des côtes), et permettrait selon ses promoteurs de produire des logiciels à des prix inférieurs à ceux pratiqués dans les nouveaux paradis informatiques comme l'Inde ou la Russie.

La proximité relative des côtes américaines (3,1 miles nautiques, soit environ 5,75 km, plus ou moins quelques brasses) faciliterait les allées et venues, permettrait la mise en sécurité en cas de gros temps, tout en préservant le caractère 'non-territorial' de l'opération, et les exemptions fiscales qui vont avec.

Inévitablement, on pense aux galères de l'ancien temps, où l'on  envoyait les mauvais garçons pour qu'ils y finissent leurs jours. Ici, point de force motrice fournie par les petits bras musclés des informaticiens du bord, mais une belle opportunité de profit pour la société SeaCode, sans même parler de la publicité qu'elle recueillera, que le projet soit concrétisé ou non...

La croisière s'amusera sans doute, mais il n'est pas certain que le système judiciaire américain interprète la loi de la même manière que SeaCode: théoriquement, les programmeurs pourraient en effet se rendre à terre en qualité de 'marins', et de ce fait ne requérir aucun visa H1 comme c'est la règle aux Etats-Unis pour toute personne désirant séjourner (et travailler) pour une longue période sur le sol américain.

L'histoire ne dit pas (encore) si le châtiment en cas de code mal écrit incluerait d'être jeté à fond de cale...

Source : CNET Blogs