Pour protéger les entreprises françaises sensibles des appétits d'intérêts étrangers et éviter la disparition de talents dans des opérations financières parfois opaques, le gouvernement a décidé d'étendre sa surveillance à de nouveaux secteurs stratégiques.

Edouard Philippe Au-delà des secteurs traditionnellement sensibles des approvisionnements en eau, en électricité, des transports ou des activités liées à la défense nationale, le secteur des télécommunications avait été ajouté par la suite, rappelle La Tribune.

Désormais, ce sont aussi les secteurs de l'intelligence artificielle, de l'aérospatial, du stockage de données, des semiconducteurs et des infrastructures financières qui passent sous la surveillance de l'Etat.

Cela signifie qu'un investisseur ou un acheteur étranger devra d'abord obtenir l'aval du ministère de l'Economie avant de pouvoir prendre des parts ou racheter une entreprise ou une startup française dans ces domaines si elles sont jugées stratégiques, avec audit externe et respect des engagements pris, pouvant donner lieu à des sanctions le cas échéant.

Le gouvernement prévoit également d'élargir le cadre des "golden shares" permettant une intervention de l'Etat dans certains cas et de créer un conseil "chargé d'anticiper les acquisitions hostiles", a annoncé le premier ministre Edouard Philippe, avec par ailleurs la création d'un fonds spécial géré par Bpifrance et l'Agence des participations de l'Etat pour protéger les pépites faisant l'objet d'acquisitions hostiles en prenant par exemple des participations minoritaires.

Du côté de la représentation des startups, on s'inquiète quelque peu de ces décisions, craignant des impairs du style de l'abandon du rachat de Dailymotion par Yahoo en 2013 et des difficultés accrues pour séduire les investisseurs étrangers.

Source : La Tribune