Les entreprises de toutes tailles qui font appel à des serveurs le savent bien : avec l'augmentation du trafic sur leurs réseaux se pose la question de la taille de serveur la mieux adaptée à leur usage. Les investissements sont lourds, et il faut "viser juste". La virtualisation peut, dans ce domaine comme dans d'autres, apporter quelques réponses.


La virtualisation, un allié encore méconnu
Pour un chef d'entreprise, trouver la bonne adéquation entre les besoins de sa société en matière de taille de réseau informatique et les investissements à consentir tient parfois du casse-tête. Les serveurs physiques (comprenez : de vraies machines, installées sur site) sont chers, encombrants, et consomme de l'électricité. Ils sont également coûteux en terme de maintenance et d'acquisition de licences, mais ils sont incontournables. Les responsables informatiques de la plupart des entreprises acceptent ces paramètres, mais d'après une étude menée récemment aux Etats-Unis, plus de la moitié d'entre eux nourrissent pourtant le projet d'accroître la capacité de leur réseau actuel. Pour 26% des personnes interrogées, la mise en place de serveurs virtuels semble être la solution, mais ils sont encore 22% à raisonner en terme d'augmentation de la taille physique de leurs machines, tandis que pour 21%, l'emploi de processeurs double-coeur serait la panacée.


Serveurs virtuels, gains bien réels
Parmi les 26% qui croient en la virtualisation pour doper les performances des réseaux d'entreprise, on compte Kelley Martin, responsable du réseau de la Provident Bank, un établissement financier de la côte est des Etats-Unis. Il a d'ailleurs mené une expérience, en installant sur les serveurs de son entreprise (des Hewlett-Packard ProLiant) des machines virtuelles signées VMWare. Il dresse un premier bilan, après 18 mois d'utilisation.

Trois chiffres suffisent à donner le sourire à notre pionnier : 700.000 (dollars US économisés en achat de matériel), 13 (kilowatts d'électricité non consommée par an) et 75 (en pourcents, le gain de place réalisé par rapport à une installation physique de même capacité). Martin et Provident ont fait confiance à des logiciels Leostream pour déplacer l'activité des serveurs physiques existants vers leurs équivalent virtuels, lesquels, pour l'instant, travaillent en redondance avec les premiers nommés, sécurité oblige. Au moment où sont écrites ces lignes, Martin a transféré les activités de serveurs Web et de partage des carnets d'adresses de sa société sur les machines virtuelles, créant au passage 60 serveurs virtuels sur 5 hôtes physiques.


Tendance à la hausse
D'autres expériences d'hybridation des réseaux sont couramment menées. Chez BatteriePlus, par exemple, Josh Moore, responsable informatique, a choisi une combinaison de serveurs à lames classiques et de machines virtuelles. Son entreprise possède plus de 250 points de vente, mais n'avait jusqu'à un passé récent aucune présence digne de ce nom sur Internet. C'est désormais chose faite, et le réseau élargi ainsi créé met aussi les détaillants qui vendent les produits de BatteriePlus en contact plus étroit avec leur fournisseur. Basée sur une architecture IBM (pour les machines) et SAN (pour le stockage), l'adjonction de serveurs virtuels VMWare travaille là aussi en redondance, car une heure d'inactivité pour cause de maintenance ou de panne représente une perte de chiffre d'affaires de plus de 26.000 dollars US. "Time is Money", c'est bien connu...

Les exemples fourmillent, désormais, de firmes de toutes tailles qui ont opté pour une combinaison de serveurs physiques et virtuels. La plupart dressent un bilan tout à fait positif de leurs choix techniques, et le diagramme ci-dessus montre que dans 66% des cas, c'est la réduction des coûts qui les a guidés dans leur démarche. L'amélioration des performances commerciales arrive bon second, avec 62% des réponses. La satisfaction du client est quant à elle citée en dernière position, avec seulement 14% des "suffrages".

N'était-ce pourtant pas Dale Carneggie, chantre de la finance s'il en est, qui avait coutume de dire qu'il n'y a pas de petit client...'