L'accord de mutualisation entre les opérateurs SFR et Bouygues Telecom est une opération de longue haleine qui débute dès à présent mais ne livrera les économies sur les coûts de fonctionnement que dans plusieurs années.

Il va notamment permettre d'utiliser moins d'antennes et les opérateurs prévoient de passer d'un parc de 18 500 sites à 11 500, soit 7000 sites qui pourraient se libérer et intéresser éventuellement Free Mobile, qui construit actuellement son réseau 3G / 4G.

Ces opérations de démontage de sites vont d'abord coûter de l'argent avant de pouvoir envisager les économies induites, qui seraient de 100 millions d'euros par an pour Bouygues Telecom et de 200 millions d'euros pour SFR.

Le journal Les Echos rapporte qu'avec le partage des infrastructures, les deux opérateurs veulent proposer un réseau commun possédant plus d'antennes que celui d'Orange (et offrant potentiellement une qualité de service supérieure) mais que cette volonté aura un coût qui réduira la rentabilité de l'opération pour l'amener dans une fourchette basse par rapport à d'autres projets de mutualisation européens.

Mutualisation

En rouge : géré par SFR, en bleu : géré par Bouygues Telecom

Le partage des infrastructures doit conduire à une couverture commune de 57% de la population parsemée de zones correspondant aux zones urbaines denses (les grandes agglomérations) et dans lesquelles les deux opérateurs font réseau séparé.

Le réseau commun est découpé en quatre grandes zones, deux par opérateur, selon un ratio de couverture à 60% géré par SFR et 40% par Bouygues Telecom, du fait de la différence de taille et d'apport de sites.

La gestion passera par une co-entreprise, baptisée Infracos, et elle sera surtout chargée de servir d'intermédiaire entre les deux opérateurs afin d'éviter le transfert direct d'informations commerciales et techniques stratégiques.

Comme souligné à plusieurs reprises, la mutualisation ne concerne que les sites, pas les fréquences mobiles des opérateurs et ces derniers conservent leur indépendance en matière de stratégie commerciale et tarifaire.

Source : Les Echos