Alors que le plan France Très haut débit prévoyant de couvrir le territoire national en fibre optique d'ici 2022 semble difficile à réaliser, l'opérateur SFR (bientôt devenu Altice) a envie de sortir du chemin balisé en lançant sa propre initiative en solo et sans soutien public.

SFR-logo Sa promesse d'apporter du très haut débit dans toute la France d'ici 2025 a suscité beaucoup d'interrogations, beaucoup flairant le coup de bluff dans un cadre un peu spécial cherchant à secouer la domination du secteur par le concurrent Orange, en cherchant des renégociations des accords initiaux...ou en lançant des projets alternatifs.

Les dirigeants de SFR ont donc pris le temps d'expliquer comment leur propre projet de déploiement peut tenir la route. Michel Combes, PDG de SFR, a souligné combien le plan France très haut débit était "obsolète" et consommait trop d'argent public sans pour autant permettre d'atteindre l'objectif prévu.

SFR, qui sous l'impulsion de Patrick Drahi veut tout contrôler et être propriétaire de ses infrastructures, se propose donc de créer les infrastructures manquantes, lui évitant de devoir les louer très cher à ses concurrents, comme initialement prévu dans certaines zones géographiques.

Comme pour le "bon haut débit" mis en avant pour 2020 par le gouvernement comme étape intermédiaire du plan THD, le très haut débit de SFR (80% de couverture en 2022, 100% d'ici 2025) ne sera pas forcément de la fibre optique FTTH et il reste à voir quels débits réels seront proposés en pratique.

Pour réaliser son projet, SFR veut sortir du modèle encadré par les pouvoirs publics et faire comme bon lui semble, notamment sur les zones moins denses, en renonçant en contrepartie aux investissements publics venant épauler les déploiements. Il n'hésite ainsi pas à promettre que son propre projet de déploiement permettrait d'économiser 15 milliards d'euros au budget public.

Si beaucoup d'observateurs restent dubitatifs, c'est que déployer seul son réseau coûte très cher, d'autant plus sur des zones à moindre rentabilité pour l'entreprise, alors que SFR est déjà très endetté.

Le rattrapage en matière de déploiement 4G observé ces derniers trimestres ne cache pas le fort mécontentement d'une bonne partie des clients engendré depuis le rapprochement entre Numericable et SFR et la saignée rapide de millions de clients partis à la concurrence.

Source : La Tribune