Après Xavier Niel (Free) et Stéphane Richard (Orange), c'était au tour de Frank Esser, PDG de SFR, de répondre aux questions des députés lors d'une audition à l'Assemblée Nationale. Sur l'arrivée de Free Mobile sur le marché français, il a repris l'argumentation déployée précédemment, affichant son étonnement par rapport aux prix des offres du nouvel entrant.

Il a donc réexposé ses doutes sur la pérennité des offres à ce prix au regard des obligations de création d'un réseau mobile 3G et 4G qui demandent de lourds investissements, et il a encore fustigé l'accord d'itinérance 3G entre Free Mobile et Orange sur lequel aucune information ne filtre.

SFR a donc officiellement demandé à l'Arcep une plus grande transparence sur cette question. Frank Esser soupçonne que cet accord d'itinérance 3G recèle des surprises qui expliqueraient comment Free Mobile a pu proposer des prix aussi agressifs.


L'accord d'itinérance 3G ne passe pas
SFR logo pro Visiblement, il comptait sur un front commun des opérateurs historiques pour résister à la tentation de négocier un accord d'itinérance 3G, ou de ne le faire que dans des conditions qui désamorceraient la menace Free Mobile.

En faisant cavalier seul, Orange a peut-être fait preuve de "pragmatisme" (selon un terme employé à plusieurs reprises par les représentants de l'opérateur, et qui devrait rapporter plus d'un milliard d'euros) mais il a aussi assumé le risque de mettre en danger la qualité de service de son propre réseau.  Quel opérateur prendrait le risque de se tirer ainsi une balle dans le pied, à moins de bénéficier d'avantages particuliers compensatoires ? Frank Esser aimerait que ce soit tiré au clair.

Le président de SFR est également revenu sur la couverture supposée du réseau de Free Mobile, s'étonnant que des villes censées être desservies ne le soient que très peu plusieurs semaines après le lancement de l'offre.

D'où sa lettre à l'Arcep pour exposer ses interrogations d'après ses propres mesures et inciter l'Autorité à un nouveau contrôle rigoureux.