Le groupe japonais Sharp, en difficultés financières au point que sa direction affichait un certain pessimisme sur la survie de la société en fin d'année, a retrouvé des couleurs grâce à un accord sur des lignes de crédit fournies par plusieurs banques japonaises, mais aussi par l'intermédiaire d'investissements de la part de plusieurs groupes.

Le spécialiste des composants mobiles Qualcomm a ainsi annoncé son intention d'investir 120 millions de dollars en échange du développement en commun avec sa filiale Pixtronics et de la production d'affichages exploitant des composants MEMS ( Microelectromechanical Systems ).

Si une partie de la somme a déjà été versée, un second paiement de 53 millions de dollars était prévu pour le 29 mars. Sharp a cependant annoncé que son versement était dès à présent reporté, faute d'avoir tenu les engagements vis à vis des affichages MEMS qui se sont révélés plus compliqués que prévu à produire.

Sharp logo  Le groupe japonais ne parle pour le moment que de report, et non d'annulation, et affirme que cela n'affectera pas ses réserves de liquidités dans les mois à venir. Les deux sociétés travaillent à faire oublier ce contre-temps et s'orientent vers une nouvelle échéance au 30 juin prochain.

Qualcomm n'est pas seul à avoir décidé d'investir dans Sharp : le groupe Samsung a également l'intention de prendre 3% du capital de la société, pas assez pour peser sur les orientations stratégiques mais suffisamment pour obtenir des capacités de production.

Si la manoeuvre a été vue un temps comme un moyen pour récupérer une partie de la production d'écrans mobiles destinée à son concurrent et adversaire judiciaire Apple, il apparaît cependant qu'il s'agit plutôt de se couvrir du côté des dalles pour téléviseurs.

Il semblerait aussi que ce regain d'intérêt de plusieurs sociétés ait réactivé les discussions entre Sharp et Foxconn, l'assembleur ayant envisagé un temps de prendre 10% du contrôle du groupe japonais.

Source : Bloomberg