Consciente du risque de se laisser distancer dans la conception des processeurs pour supercalculateurs et de devoir faire face à une dépendance aux technologies étrangères, l'Union européenne a lancé le consortium EPI (European Processor Initiative) fin 2018 avec la volonté de créer des processeurs avancés européens pour les besoins du HPC (High Performance Computing) et des supercalculateurs.

En juin 2019, les grandes lignes directrices pour une première génération de design pour un tel processeur avaient été annoncées, avec une volonté de pouvoir couvrir une vaste palette d'usages.

SiPearl

Cette vision se concrétise un peu plus avec le lancement opérationnel de SiPearl , l'entreprise qui va se charger de la conception de la première génération de puces qui équipera un futur supercalculateur exascale européen et participera à l'essor de domaines comme l'intelligence artificielle ou la voiture connectée et autonome.

La création de puces d'origine européenne veut répondre à plusieurs problématiques. Il y a celle d'une totale dépendance à des technologies étrangères alors même que l'Europe consomme plus d'un tiers des ressources mondiales HPC. Il s'agit donc d'établir une souveraineté européenne en la matière.

Il y a aussi la volonté de ne pas se laisser distancer dans la course à la puissance des supercalculateurs menée par la Chine et les Etats-Unis, avec le risque pour l'Europe d'être toujours un cran en arrière.

De la même manière que l'Europe s'est dotée de son propre système de géopositionnement Galileo pour ne plus être totalement dépendante du GPS, la création de ses propres puces pour supercalculateurs doit lui assurer une indépendance et un pouvoir de décision sur ses options en matière de calcul HPC, aux implications stratégiques, de nombreux secteurs industriels sensibles en dépendant.

SiPearl, dirigée par Philippe Notton, vise plusieurs objectifs avec la conception de puces performantes mais aussi économes en énergie qui doivent permettre d'atteindre le fameux stade exascale en matière de supercalculateur.

Au-delà de la création de ses puces, il s'agit aussi de créer un écosystème autour de cette offre et d'en faciliter l'accès aux startups moyennant des coûts de licence modérés.

L'entreprise vise également à garantir la sécurité de bout en bout des données transitant entre les systèmes connectés (voiture connectée / autonome, smart city...) et le cloud.

Source : SiPearl