Skype, le célèbre logiciel de messagerie sera t-il contraint de quitter la France du fait de son incompatibilité avec la nouvelle loi antiterroriste entrée en vigueur le 26 mars dernier '

Si le succès de Skype de par le monde est certain, il n'en demeure pas moins que la concurrence pointe le bout de son nez. Quelques petits démélés judiciaires également. A ceci s'ajoute aujourd'hui une autre menace pour Skype et son usage sur le territoire français. La loi antiterroriste est désormais en vigueur et il y aurait comme un petit problème... En effet, les fournisseurs d'accès à Internet, les opérateurs de téléphonie et les cyber-cafés doivent désormais conserver pendant un an les données de connexion de leurs clients. Logiquement, Skype comme tous les autres doit s'y conformer.

Le hic, c'est que Skype, de par ses caractéristiques et ses modalités de fonctionnement, assure la confidentialité de ses utilisateurs et donc ne peut pas répondre à toutes les exigences de la loi française.

Article 123 skype 120 120 Deux particularités de Skype dérangent particulièrement les autorités les empêchant de recueillir les données nécessaires. D'une part, la technique " P2P VoIP " qui associe les technologies peer-to-peer et VoIP ( voix sur réseau IP ) utilise le réseau Internet d’une manière décentralisée, c’est à dire sans l’aide systématique d’un serveur central. D'autre part, Skype utilise la confidentialité à tous les niveaux, que ce soit pour les conversations ou les échanges de fichiers, légaux ou pas, protégés par les droits d'auteurs ou pas.

On comprend vite l'incompatibilité entre la loi et le fonctionnement même de Skype. Déjà, le logiciel est partiellement interdit en France. Les ministères de la Défense, de l'Education nationale et de la Recherche en ont banni son utilisation au sein de leurs services. D'un point de vue purement commercial et économique, des opérateurs comme SFR et Orange ont techniquement rendu impossible l'utilisation de Skype sur leur réseaux 3G.

Toutes ces contraintes, quelles soient juridiques ou économiques vont-elles avoir la peau de Skype en France ' Ou les autorités feront-elles une exception ' Rien n'est tranché pour l'instant et on peut se demander si ce n'est pas l'argument financier des opérateurs payants qui finalement aura le dernier mot.
De façon plus générale, si Skype est visé, c'est tout de même l'ensemble des logiciels de messagerie IP qui sont ici sur la sellette.

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Source : Open-files