Les parts de Skype sur le marché en pleine expansion de la VoIP ( Voice over Internet Protocol ) semblent s'éroder sérieusement. Moins de deux ans après son apparition, Skype serait-il déjà sur le déclin '

A la fin 2004, on estimait la part de Skype sur le trafic VoIP à 90% dans un marché... inexistant, faute de combattants. Fin 2005, le constat est différent, et même un peu alarmant pour le petit éditeur américano-luxembourgeois. Il ne recueille plus que 45% du trafic VoIP européen (à lui tout seul, rappelons le), contre 51,2% aux opérateurs nouvellement installés, dont les principaux fournisseurs d'accès à Internet ( FAI ), qui se sont tous engouffrés comme un seul homme dans la brêche entr'ouverte par Skype. Les quelques petits pourcents restants reviennent aux opérateurs de téléphonie classique, récemment convertis à la téléphonie sur Internet.

Aux Etats-Unis, nouvelle patrie du pionnier de la VoIP depuis son rachat par eBay, l'an dernier, les chiffres sont encore moins favorables : Skype doit se contenter de 14,4% de parts de marché, loin derrière le front uni des FAI, qui accaparent 53% du trafic. Vonage, par exemple, malgrè son statut de dernier arrivant sur le secteur, fournit déjà 21,7% des minutes passées au téléphone via Internet. Selon les experts, c'est une véritable lame de fond : les 700.000 souscripteurs nord-américains de VoIP représentent en fait plus de 6 millions d'utilisateurs quotidiens, dont 73% ne sont même pas conscients qu'ils passent leurs appels sur Internet..

A l'échelle mondiale, on estime à 16 millions le nombre total de personnes qui se servent de la VoIP. Elles devraient être 55 millions d'ici trois ans. En fait, les relatifs mauvais chiffres de Skype s'expliquent davantage par sa croissance plus faible que celle de ses concurrents FAI, que par un réel désintérêt de la part de ses clients fidèles.

Mais, et c'est bien connu, qui n'avance pas recule...

Source : TechWorld