L'administration Trump maintenant et même renforçant les restrictions commerciales touchant le groupe chinois Huawei, au point de lui bloquer l'accès aux technologies de gravure du fondeur TSMC, il faudra bien trouver des alternatives.

Les regards se tournent donc vers le fondeur chinois SMIC dont on a pu découvrir qu'il avait récupéré certaines commandes pour la production de processeurs mobiles gravés en 14 nm de HiSilicon, conceptrice des SoC Kirin et très liée à Huawei.

Huawei P40 Pro

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Tandis que le gouvernement US annonçait des restrictions toujours plus sévères contre Huawei, le gouvernement chinois a annoncé un investissement de 2,2 milliards de dollars dans le fondeur chinois pour assurer son développement. SMIC a par ailleurs annoncé son intention de passer à la gravure en 7 nm (non EUV) d'ici la fin de l'année.

Pour autant, pourrait-il remplacer efficacement TSMC face aux énormes besoins en composants électroniques de Huawei ? Selon le site Digitimes, les observateurs n'y croient pas vraiment.

SMIC n'a pas (ou en tout cas pas encore) les capacités de production du fondeur taiwanais ni l'accès aux technologies de gravure les plus avancées (actuellement en 7 nm EUV et 5 nm) et les analystes tendent à évoquer un retard technique de trois ans environ du fondeur chinois par rapport aux leaders du marché (TSMC et Samsung).

Par ailleurs, SMIC s'appuie comme TSMC sur des ressources et outils de production dépendant fortement des technologies nord-américaines, ce qui pourrait le placer dans le périmètre des restrictions US si le fondeur chinois se montrait un peu trop entreprenant.

Huawei va donc devoir composer avec ces difficultés s'il veut continuer à vendre ses smartphones par dizaines de millions d'exemplaires, soit en s'appuyant sur des processeurs tiers échappant aux restrictions, soit en renonçant aux gravures les plus fines et donc les plus efficaces, alors qu'il en est un des plus gros consommateurs.

De la même façon, c'est l'avenir de l'entreprise fabless HiSilicon qui se joue sans doute en ce moment, la fourniture de puces mobiles à Huawei représentant plus de 90% de son activité, malgré un début d'émancipation.

Source : Digitimes