L'agence américaine chargée d'élaborer pour le Département de la Défense des projets technologiques à long terme, la DARPA, vient d'annoncer qu'elle continuera de financer les projets de super-calculateurs d'IBM et de Cray, mais que Sun Microsystems allait passer devant la glace...


Hautes sphères
La Defense Advanced Research Projects Agency (DARPA) est une émanation du Département américain de la Défense qui, comme son nom l'indique, examine chaque année de nombreux projets en rapport avec l'armée des Etats-Unis, toutes branches confondues, et vient de faire savoir qu'elle signerait en 2007 deux gros chèques, à destination de deux poids lourds du calcul informatique : IBM, qui recevra 244 millions de dollars US, et Cray, qui s'enrichira de 250 millions de ces mêmes dollars. L'objectif est de permettre à ces deux firmes de confirmer leur suprématie--et avec eux, celle de l'Amérique--dans le domaine des super-ordinateurs. A charge pour IBM et Cray de continuer à travailler sur des solutions capables de dépasser la barre mythique des 10 pétaflops, ou dix millions de milliards d'opérations à virgule flottante par seconde. Oui, ça fait beaucoup...

La DARPA espère que les Etats-Unis vont reconquérir à l'horizon 2010 le leadership dans ce qui était jusqu'au début des années 2000 leur chasse gardée : les "gros systèmes", ou "mainframes", autrement dit des ordinateurs aux capacités de calcul ahurissantes, et essentiellement destinés à la recherche scientifique, désormais. Il aura fallu une intrusion du Japonais NEC (Nippon Electric Corporation), pas vraiment le premier venu, dans ce domaine, pour réveiller un patriotisme économique et technologique qui ne sommeillait de toute façon que d'un oeil. Officiellement, ces super-calculateurs serviront à simuler les changements climatiques que notre petite planète bleue devrait connaître dans les décennies à venir. Ils pourront aussi générer des modèles de propagation d'épidémies, comme celle, tant redoutée, de la grippe aviaire. S'agissant d'un financement sous l'égide du Département américain de la Défense, on peut aussi penser que ce dernier s'en servira pour évaluer le vieillissement de son stock d'armes nucléaires, entre autres joyeusetés.


Le succès des uns fait le "flop" des autres...
Le grand absent (et perdant) lors de la distribution des prix de la DARPA demeure sans conteste Sun Microsystems, qui n'est certes pas un spécialiste des super-ordinateurs, mais oeuvre dans le domaine des serveurs et des "clusters" depuis quelques temps déjà. L'éditeur et constructeur californien (Cray est basé près de Seattle, et IBM dans l'état de New York) pensait pourtant que ses avancées dans la communication sans fil entre processeurs méritait un plus grand investissement de la part de l'administration américaine, mais cette dernière, par l'intermédiaire de la DARPA, en a décidé autrement.

La prochaine fois '