Sun et Ubuntu sont les meilleurs amis du monde, en tout cas si l'on en croit les propos amènes de leurs directeurs respectifs, à l'occasion de la conférence annuelle JavaOne.


Les ennemis de mes ennemis...
Les visées open-source de Sun Microsystems à travers Java ne se démentent pas, semble-t-il. L'éditeur et constructeur californien a réussi à imposer sa machine virtuelle auprès des plus réfractaires tenants des logiciels propriétaires, au point qu'elle en est parfois devenue un élément indissociable. Microsoft lui-même en a dérivé une version interne, écrite dans un langage différent, mais si proche dans son fonctionnement qu'il faut un regard aiguisé pour voir, à l'écran, la différence entre les deux applications. Sun n'a plus rien--ou presque--à prouver dans ce domaine, mais n'oublie pas son activité première pour autant : il fabrique aussi des matériels informatiques pour les professionnels, notamment des serveurs, et le maître-mot du moment, chez ses clients exigeants, est "Linux". Une bonne raison pour la firme de Santa Clara de faire ami-ami avec l'un des éditeurs open-source les plus en vue, Ubuntu.

La présence du fondateur d'Ubuntu, le Sud-africain Mark Shuttleworth, à la conférence annuelle JavaOne, renforce encore l'impression que Sun ne compte pas mettre tous ses oeufs dans le même panier. Le PDG de Sun, Jonathan Schwartz, n'a pas tari d'éloges au sujet d'Ubuntu, tandis que Shuttleworth chantait à son tour les louanges de Java. Les deux grands noms, et précurseurs, du développement de Linux, Red Hat et Novell, apprécieront...


Dans la cour des grands
Une date fatidique a été brièvement évoquée à l'occasion de cette conférence : le 1er juin devrait voir la sortie de "Dapper Drake", la dernière version en date de la distribution Linux d'Ubuntu, avec laquelle l'éditeur open-source espère se faire une place au soleil dans le monde de l'entreprise. "Dapper Drake" supportera de nombreuses architectures 32- et 64-bit x86, mais également les processeurs PowerPC d'IBM/Motorola/Freescale. Une quatrième plate-forme a été évoquée, sans trop de détails, mais il n'en fallait pas plus pour que les observateurs présents fassent le lien : Les processeurs SPARC de Sun pourraient bien, à l'avenir, s'affranchir du système d'exploitation maison, Solaris.

Schwartz lui-même a reconnu que cantonner les serveurs de Sun au seul système développé en interne serait une erreur, non en raison de ses faiblesses, mais plutôt parce qu'Ubuntu est sur la montante, et que ne pas profiter de cette notoriété grandissante serait une erreur stratégique. Un rapprochement est donc à l'ordre du jour, d'autant que pour la première fois de son histoire, Ubuntu proposera à travers "Dapper Drake" le soutien technique à long terme dont les entreprises ne sauraient se passer. Les versions pour ordinateur isolé de la future distribution bénéficieront d'un support à distance pendant trois ans, et celles destinées aux serveurs se verront soutenues pendant cinq ans, contre dix-huit mois actuellement.

De quoi rassurer les plus anxieux...


Source : CNET News