Kei-soku sera le prochain supercalculateur Japonais. Il est attendu pour 2012 et travaillera surtout pour les nanotechnologies et la bio-informatique.

Serait-ce uniquement pour le prestige que le Japon souhaite se doter du plus puissant des supercalculateurs '... Un nouveau programme lancé par le Ministère de l' Education, de la Culture, des Sports, de la Science et de la Technologie devrait en tous cas lui donner des chances de retrouver sa première place perdue fin 2004 au profit des Etats Unis. 820 millions d'euros seront consacrés à la construction de ce super ordinateur dont la sortie est prévue en 2012.

Supercalculateurs Un peu d'histoire... En 2002, le « Earth Simulator » japonais a ravi le titre d’ordinateur le plus rapide du monde aux supercalculateurs américains. Il avait été financé par le MEXT et développé par NEC. Il avait coûté la bagatelle de 280 millions d’euros pour l’ordinateur seul et 400 millions avec l’infrastructure ( bâtiment anti-sismique ).

Mais en 2004 sortait le BlueGene/L d’IBM ( ci-contre ) installé au Lawrence Livermore pour le National Laboratory aux Etats-Unis. Un budget spécifique de 140 millions de dollars  ( 116 millions d’euros ) par an sera débloqué pour maintenir la supériorité américaine en matière de supercalculateurs.  

Si posséder l'ordinateur le plus puissant du monde peut être affaire de fierté nationale, il permet également et surtout de trouver des applications pour la micro informatique grand publique. Ainsi, on retrouve des technologies comme le " dual core " de Int ou de conception " multi-cœur " du processeur Cell développé par IBM / Sony / Toshiba ( huit unités de calcul indépendantes ) issues de ces recherches. Le processeur Cell est d'ailleurs destiné à équiper la prochaine console PS3 de Sony, les serveurs IBM et les systèmes audiovisuels très haut de gamme de Toshiba.

Supercalculateurs Du côté des logiciels, il s’agit principalement d’applications de simulation et d’analyses de données qui nécessitent de plus en plus de précision. Ces applications se trouvent maintenant dans de nombreux domaines civils et non plus seulement militaires ( simulation nucléaire ). Ainsi, l’une des innovations du Earth Simulator ( ci-contre ) a été d’avoir permis la modélisation du climat et de l’environnement planétaire.

Pour le projet 2006 - 2012, le Japon a déjà trouvé un nom à son prochain bébé. Kei-soku devrait posséder une puissance de 10 Peta-FLOPS, c'est-à-dire 250 fois plus rapide que le Earth Simulator et 35 fois plus rapide que BlueGene/L. En comparaison, en France, le CEA ( Commissariat à l' Energie Atomique ) vient d’installer en Janvier 2005 un supercalculateur d’une puissance annoncé de " seulement " 40 Tera-FLOPS.

Les applications de prédilections de Kei-soku seront les nanotechnologies ( simulations des propriétés des matériaux à l’échelle atomique ) et la bio-informatique ( biologie moléculaire, structure et fonction des protéines ).

Le Japon et les Etats Unis ne seront bientôt plus les seuls en compétition. On parle de l'arrivée imminente de la Chine et de la Corée dans la course aux supercalculateurs. Une saine concurrence qui devrait, après tout, nous être bénéfique à tous dans notre quotidien informatique à venir.

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En savoir plus sur le projet Kei-soku.


  • Tera-FLOPS : un " Tera Floating Point Operation Per Second " correspond à 1000 milliards d'opérations de calcul sur les nombres réels par seconde
  • Peta-FLOPS correspond à 1000 Tera-FLOPS
  • " kei " est l’unité de mesure japonaise indiquant 10 puissance 16 ( 10 Peta ),
  • " soku " veut dire vitesse
Source : BE