Le service de messagerie sécurisée Telegram a annoncé mercredi sur Twitter avoir bloqué 78 chaînes liées à l'État islamique et disponibles dans une douzaine de langues. Dans un message explicatif, Telegram évoque des chaînes publiques de l'Etat islamique qui ont été signalées par les utilisateurs (via abuse@telegram.org).

Sur Telegram, les Channels ont seulement été introduits depuis le mois de septembre. Ils sont publics avec une URL permanente et fonctionnent avec des abonnés. C'est par le biais de l'une de ces chaînes que des sympathisants de l'Etat islamique avaient répondu à l'opération #OpParis lancée par des Anonymous.

Le groupe terroriste y diffuse également des communiqués de presse et avait revendiqué les attentats de Paris. Les Channels peuvent aussi lui servir pour le partage d'informations permettant de lancer des cyberattaques. Pourtant, Telegram se dit " perturbé " d'avoir appris que des " chaînes publiques ont été utilisées par l'État islamique pour répandre leur propagande. "

Telegram indique que les Channels et bots terroristes comme ceux de l'Etat islamique seront bloqués. Par contre, les discussions individuelles et les groupes de discussion (jusqu'à 200) sont eux privés pour l'ensemble des participants et les conversations sont chiffrées.

Disponible en application mobile mais également sur d'autres plateformes et accessible depuis un client Web, Telegram est à l'origine de l'échange de 12 milliards de messages par jour. Bien évidemment… ce n'est pas un outil seulement utilisé par l'Etat islamique.

Lors de la dernière conférence TechCrunch Disrupt en septembre, Paval Durov (le créateur de Telegram avec son frère Nikolai ; auparavant les fondateurs du Facebook russe VKontakte) avait annoncé 60 millions d'utilisateurs actifs pour Telegram.

Interrogé sur le fait qu'une organisation telle que l'Etat islamique utilise Telegram, Paval Durov avait confirmé ce point. Il avait ajouté : " Je pense que la vie privée, en fin de compte, et notre droit à la vie privée est plus important que notre peur que de mauvaises choses arrivent, comme le terrorisme. "

Soulignant que d'autres moyens de communication sécurisée existent, Paval Durov avait déclaré : " Je pense toujours que nous faisons la bonne chose - la protection de la confidentialité de nos utilisateurs. "