Dur dur d'être ado

Si la tête de Jimmy Hopkinks vous dit quelque chose, c'est parce que vous avez du déjà entendre parler ou déjà jouer à un certain Canis Canem Edit, un titre qui n'a jamais vu le jour en France. Ce Bully en est l'adaptation directe mais cette fois, sur console nex-gen. Exit la Xbox et le PC, bonjour la Wii et la Xbox 360. Si vous n'avez pas eu vent de la réputation de ce titre, c'est donc avec un oeil neuf que vous allez le découvrir. Les moins de 16 ans devront fermer les leurs en attendant l'âge légal pour pouvoir l'approcher. Un jeu d'ado interdit aux ados, c'est rude.



Jimmy Hopkins traîne derrière lui un lourd passé scolaire : absentéisme, renvois de nombre d'écoles, violence envers ses camarades... Son parcours est un peu chaotique et ce n'est pas sa vie familiale qui permettra de le réintégrer au mieux. Sa mère, fraîchement remariée, n'a qu'une envie, partir en lune de miel sans avoir un ado à problème à proximité et son nouveau beau-père ne le porte pas spécialement dans son cœur. Déposé comme un paquet devant les grilles de la Bullworth Academy, Jimmy Hopkins est désormais livré à lui-même dans cet établissement scolaire où ne sortiront que des "trafiquants d'armes, des dealers ou des avocats d'affaires." Cette première rencontre avec Jimmy nous place directement dans l'ambiance : insolent, manquant totalement de respect envers ses aînés, se prenant pour un petit caïd, on ne peut pas dire que la première impression soit la bonne. Et c'est cet ado que nous devrons supporter pendant une trentaine d'heure ?


Les premiers pas dans l'école eux aussi annoncent la couleur. Les élèves vous lancent de nombreuses invectives sur votre passage quand certains vous tombent tout bonnement dessus sans raison apparente. Vous l'aurez vite compris, il faudra jouer des poings pour se faire respecter et c'est d'ailleurs la première chose que le titre vous apprendra. On vous frappe ? Vous vous défendez. Puisque c'est la loi du plus fort qui règne ici, vous n'aurez pas d'autre choix que de la tenir. Et puis libre à vous de donner des coups gratuitement à votre tour, à chacun sa façon de jouer. Attention cependant à ne pas vous faire choper par un surveillant.

Un cursus particulier

Puisque le jeu affiche une trentaine d'heure de durée de vie, il faut bien trouver de quoi les meubler. Et pas d'inquiétude sur ce point, le programme affiche complet et il se peut même que quelques nuits blanches vous attendent aussi. Mais un ado, c'est solide ! Pour commencer sur une note sérieuse, parlons des cours. Et oui, vous êtes tombé dans un établissement scolaire, pas une colonie de vacances. Quoique, on ne vous obligera pas à suivre tous les cours, matin et après-midi. Si vous avez mieux à faire, vous pourrez vous abstenir d'y aller. Sachez tout de même que l'absentéisme est puni et que vous devrez éviter de croiser un surveillant dans ces moments. Car qui dit "être chopé" signifie "game over" en langage courant et retour à la case départ.


Mais pourquoi vouloir sécher les cours, si attractifs et dispensant un savoir qui pourrait tellement vous être utile (pour survivre dans l'école justement) ? Anglais, musique, biologie, photographie, chimie, mécanique, sport sont autant de disciplines variées que vous serez amené à suivre. Les cours se présentent sous forme de mini jeux, très plaisants et parfois déroutants. Si les cours d'anglais vous demandent de trouver des mots avec des lettres données, la biologie vous proposera quelques dissections : grenouille, rat, etc, le rendu graphique des bestioles et la vue sur les organes est assez réalistes. Si vous aviez des hauts le cœur à l'époque du lycée, il se peut que ces bons vieux souvenirs refassent très vite surface.


Suivre ces cours ne serviront pas uniquement à vous rendre intelligent, même si la réussite de ces mini-jeux vous permettra de progresser et de passer pour un bon élève. Vos performances dans vos études auront le gros avantage de vous servir dans cette autre vie, celle qui se joue entre les élèves, celle-là même où vous devez être le plus fort. Par exemple, les cours de chimie vous permettront au tout début de pouvoir créer des pétards. On sait quel amusement ils procurent et les dégâts qu'ils peuvent faire aussi... Les cours de Techno, de la mécanique en fait, vous permettront eux de posséder un vélo. Et ce petit moyen de locomotion se révélera très utile en cours de partie.


Le jeu ne vous impose pas d'aller en cours et ce n'est pas le corps enseignant qui vous motivera à donner le meilleur de vous-même. Entre les surveillants qui ne cesse de répéter "You are useless" et les professeurs qui se noient dans l'alcool, ce n'est pas réellement le cadre idéal pour réussir de longues et belles études. Mais les cours vous offrent un intérêt personnel commandé par la dure loi de la jungle du pensionnat. Vous serez donc assidu et bon élève, c'est un fait avéré.

Activités extrascolaires

Le jeu ne vous proposera pas un programme de la journée établi que vous devrez suivre à la lettre. Bien au contraire, il vous offre une liberté de jeu totale. Vous êtes absolument libre d'arpenter comme bon vous semble votre environnement, d'interagir avec le premier personnage croisé sur votre chemin, d'aller en cours, de dormir ou de veiller, c'est vous qui voyez. Notez simplement que le moindre de vos agissements à un impact sur des stats que vous allez traîner du début à la fin, des stats qui joueront sur votre réputation, auprès des élèves mais aussi auprès du corps enseignant. Si vous êtes libre de faire ce que vous voulez, vos actes eux n'ont rien d'anodins.


La progression du jeu va faire passer Jimmy du stade d'insupportable ado à la bonne poire. Notre héros n'est pas si abjecte qu'il en a eu l'air, mais cache en fait "un coeur gros comme ça". Bonne poire, larbin, défenseur des opprimés, voyez ça comme vous voulez mais le résultat reste le même : vous n'allez plus jamais cesser d'aider tous les élèves qui viendront à vous. Le jeu a à vous offrir une multitude de micro-missions, allant de l'escorte du plus faible à trouver différents objets pour divers personnages en passant par les courses à vélo (ou la collecte de petites culottes pour un professeur). Le tout vous demandera des allers et retours incessants (d'où l'utilité du vélo ou du skate board, voire plus tard du kart) entre l'école, les dortoirs, la bibliothèque, la ville la plus proche... Mais pour une fois, incessant ne rime pas avec lassant. Les missions se montrent assez variées pour alimenter notre intérêt sur le long terme et la plupart se révèlent assez pimentées.


Jimmy n'aura de cesse d'aider qui s'adressera à lui. Dans l'école, il améliorera sa réputation auprès des différents clans de l'école : les intellos, les caïds, les sportifs, les bourges et les blousons noirs. Mais aussi les professeurs (Jimmy peut aussi devenir un fayot malgré son côté rebelle), les clochards et les inconnus. Les aides qui l'apportent ne sont pas sans lui apporter des bénéfices : quelques dollars ou quelques objets bien utiles tomberont dans ses mains. La majorité des missions sont synonymes de récompenses. Jimmy ne travaille pas pour la gloire non plus...


Et qui dit argent dit dépenses. Si les missions de Jimmy lui permettent de débloquer de nouveaux habits gratuitement, la vie à l'extérieur n'en reste pas moins onéreuse. Parcs d'attractions, cinéma, boutiques de fringues, les plaisirs s'échangent avec de la monnaie. Attention à ne pas avoir la bourse trop percée, les récompenses obtenues ne permettent pas d'assurer une rente à vie.
Côté fringues, il vous sera possible d'habiller votre héros autrement que par la tenue imposée par le règlement intérieur et même d'opter pour une coiffure différente. Vous pourrez donc personnaliser  votre héros à votre guise, tout en gardant à portée de main votre uniforme. Il est interdit de circuler autrement dans l'enceinte de l'école.


Mais derrière toutes ces bonnes actions, Jimmy ne pourra s'empêcher de rester ce qu'il est : un vil adolescent qui refuse toute autorité. Le crochetage des casiers sera son fort, le lancer de boules puantes une de ses blagues préférées et les batailles de chiffonnier son sport de prédilection. Mais dans cette farandoles d'actions plus discutables les unes que les autres, veillez à ne pas trop vous perdre. Malgré votre grande liberté, une discipline de fer règne sur l'école. Gardez donc toujours un oeil sur l'horloge qui vous indiquera les moments critiques, ceux où vous devriez vous méfier des surveillants. Au pire, s'ils vous attrapent vous pourrez toujours les jeter à terre, attraper leurs parties dîtes "sensibles" et fuir pour ne pas finir dans le bureau du directeur. Vous risqueriez d'y perdre quelques objets utiles durement acquis.

Galerie d'images

Conclusion

Bully Bully Scholarship Edition n'est pas issu des créateurs de GTA pour rien. Vous retrouverez entre les deux titres de nombreuses similitudes, à tel point qu'on pourrait penser que la Bullworth Academy est le vivier de tous les bads boys de GTA.

Très simple à prendre en main sur la Wii, avec des commandes désormais habituelles à ce qu'on connaît de la console, le titre séduit très rapidement. Jamais lassant grâce à la pleine liberté des mouvements, varié avec les dizaines de missions proposées, divertissant, jouant de la violence gratuite avec habileté en intégrant des personnages attachants qui justifient les coups bas, le jeu nous mène dans une aventure au final très addictive.

On aime donc ce titre particulier et on ne vous conseillera que trop de vous y attarder aussi.


Bully Scolarship Edition est disponible à partir de 43,99 €.

+ Les plus

  • L'ambiance
  • La durée de vie
  • La liberté de mouvement
  • Un contenu très étoffé
  • Jamais lassant
  • GTA-Like
  • Personnages charismatiques

- Les moins

  • Quelques clichés de trop sur les ados