Retour aux sources

La licence Colin McRae officie sur PC et consoles depuis la fin des années 90, nous proposant des jeux de rallye toujours bien calibrés, permettant aux amateurs de la discipline de suer sang et eau pour effectuer les meilleurs temps sur des pistes variées et non sans surprises. Depuis quelques années, le label DiRT marque un nouveau palier franchi par la série, et ce troisième épisode s'affranchit définitivement de l'appellation du célèbre pilote. DiRT 3 joue bien évidemment la carte de la surenchère pour attiser la curiosité des fans de la série, corrigeant dans la foulée le penchant trop significatif du précédent volet vers l'off road.

Très clairement la référence en matière de jeux de rallye, DiRT dispose d'une certaine pression sur ses épaules, afin de satisfaire de nombreux gamers. Ce nouvel opus se concentre sur une discipline inédite : le gymkhana. Mise en avant par le pilier de cette nouvelle mode, Ken Block, cette pratique consiste à effectuer des dérapages et autres figures millimétrées afin d'assurer le grand spectacle. L'ensemble devant s'enchaîner à grande vitesse, le rendu visuel est particulièrement saisissant. Les développeurs de chez Codemasters ont profité de l'engouement pour ce show pour en faire l'un des piliers du mode DiRT Tour de ce troisième volet.

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Pour les connaisseurs, le mode carrière proposera toujours de gravir les échelons pour participer à des sessions de plus en plus reconnues. L'interface s'avère modifiée par rapport à l'opus antérieur puisqu'il n'est plus question de déplacer son pilote dans les menus. Il faudra se contenter d'une interface qui a le mérite d'être extrêmement soignée. Les menus sont clairs, les animations sont fluides et le choix de couleurs se révèle bien calibré. Ce choix parvient de ce fait à limiter les lenteurs de l'interface de DiRT 2. Pour sélectionner les tournois, il faudra passer par des menus formés à partir de triangles dépliables. Fort heureusement, ce point de DiRT 3 ne laisse pas une impression décevante, puisqu'il sera toujours possible d'évoluer via des points de réputation. Ces derniers sont à récolter à l'issue de chaque épreuve, permettant de débloquer à terme de nouvelles sessions.

Toutefois, il faut bien veiller à tenter de glaner un maximum de points en finissant les courses en première place (en décrochant la médaille d'or voire de platine, ce qui vous donnera du fil à retordre), mais aussi en effectuant des objectifs secondaires tels que dépasser une certaine vitesse de pointe, déraper sur une distance précise, ou encore assurer un chrono spécifique. Il faut également compter la sélection de votre véhicule avant la course, précisant les points de réputation qui pourront être remportés. Enfin, il est utile de préciser que l'utilisation de flashback réduit votre prime finale. Comme par le passé, cette option permet de « rembobiner » la course l'espace de quelques secondes, ce qui peut se révéler grandement utile lorsque vous ratez un virage ou vous vous crashez lamentablement. Peu importe le niveau de difficulté que vous ayez sélectionné, vous disposerez de cinq chances de remonter le temps.

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Plus précision que simulation

En dépit de son approche a priori relativement technique, DiRT 3 ne se révèle aucunement comme une parfaite simulation de rallye. Le soft s'appuie sur des comportements de voitures convaincants, mais la conduite tend légèrement vers une impression tournée vers l'arcade. Bien évidemment, les aides au pilotage sont présentes afin de satisfaire les néophytes de la discipline, allant jusqu'à décélérer et freiner intelligemment pour les courbes plus resserrées. Toutefois, lorsque l'intégralité des assistances sont désactivées, les sensations sont certes meilleures avec une glisse plus prononcée et ajustable ainsi que des reprises plus pêchues, mais l'ensemble demeure encore légèrement éloigné de la simulation.

Cela se constate notamment par la différence trop peu flagrante de conduite sur différents types de terrains. En effet, les habitudes de pilotage ne différeront pas véritablement de la terre à la neige, alors que les fans se souviennent encore de la difficulté des parcours en Suède lors des premiers volets de la franchise. Dans le cas présent, les pistes enneigées de Norvège ne vous apporteront pas vraiment de glisse plus prononcée, limitant de ce fait une partie du challenge. Dans la même idée, les véhicules de même catégorie n'apportent pas de réelle variété en terme de sensations, même si cinq options de calibrage sont disponibles dans les options. Pour profiter de réels changements, il faudra surtout compter sur les buggies lors des sessions de RallyeCross et de LandRush, ainsi que les véritables fusées laissées entre nos mains pour les parcours de vitesse de TrailBlazer. Toutefois, le titre nous propose un joli florilège de véhicules, des années 60 à aujourd'hui, du Groupe B ou encore de WRC. La plupart étant à débloquer, il faudra toutefois noter qu'une partie ne pourront être pilotées qu'en utilisant le détestable code VIP à usage unique (débloquant par la même occasion le mode multijoueur en ligne).

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Nous apprécierons toutefois que DiRT 3 soit revenu à une plus grande homogénéité des disciplines, alternant les Rallye Cross, head2head, TrailBlazer, ainsi que des phases de gymkhana. Cette dernière revient d'ailleurs assez souvent en fin d'événement, en guise de trophée bonus. Bien qu'il soit possible de se défouler à sa guise dans des terrains à base d'asphalte spécialement conçus pour la discipline, il faudra bien suivre les premiers tutoriels pour maîtriser les différents tricks tels que le spin (tourner sur soi-même), le donut (tourner autour d'un obstacle en dérapant), déraper sous des remorques, effectuer des sauts, etc. Au fil des tournois, les sessions de gymkhana seront de plus en plus retors, nécessitant d'effectuer des temps tellement courts qu'il sera primordial d'effectuer des runs sans défaut. Bref, seuls les plus téméraires apprécieront ce challenge relevé. En parallèle, une arène libre découpée en plusieurs parties seront à débloquer au fil de vos victoires, permettant de s'entraîner à faire des figures suivant des objectifs indiqués dans les menus.

En dépit de l'absence de certains environnements de DiRT 2 (notamment Utah), ce troisième volet propose des lieux variés : le Kenya, la Norvège, la Finlande, le Michigan, ou encore Monaco. La principale différence apportée se centralise sur la gestion météo, permettant enfin d'effectuer les tracés de jour comme de nuit, au crépuscule ou à l'aube. Les tempêtes de neige ou la pluie torrentielle seront également présentes afin de gêner votre visibilité, ajoutant un soupçon de challenge supplémentaire – tout particulièrement pour les tracés sans copilote. Cet ajout appréciable était particulièrement attendu par les fans de la série. Comme à son habitude, Codemasters propose un large choix d'angles de vue, de la classique caméra arrière à l'angle embarqué, capot ou intérieur, profitant de ce fait d'une réalisation soignée et immersive.

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Gagnant assuré

Plutôt long dans son DiRT Tour au travers de nombreux événements et de compétitions spéciales nécessitant une concentration assidue, DiRT 3 ne déçoit pas ses fans, surtout si ces derniers désirent acquérir les médailles de platine dans l'ensemble des épreuves. En marge de cette carrière, le titre introduit un mode multijoueur en local, via un écran splitté. Cet ajout fort appréciable, surtout qu'il permet de s'affronter en duel dans l'ensemble des disciplines du jeu. Le mode en ligne, quant à lui, nécessite l'utilisation d'un code VIP. Il sera possible de s'affronter jusqu'à huit joueurs dans des modes Pro Tour (avec classement, donc) et Jam Session, qui regroupent également l'essentiel des artères du solo. Un mode Party, plus anecdotique, qui repose sur le mode Invastion en gymkhana ainsi qu'un simili capture the flag. À terme, il est clair que le mode multijoueur présente un réel intérêt, puisqu'il permet également d'accumuler des points de réputation, afin de monter de niveau.

Outre les subtilités de gameplay, DiRT 3 offre une nouvelle fois un moteur graphique de très bonne facture, basé sur l'EGO Engine de Codemasters. Le résultat est clairement mieux finalisé et optimisé que dans Operation Flashpoint : Red River, avec notamment des textures plus fines et travaillées. Les décors sont relativement bien fournis mais les spectateurs disposent toujours d'animations dépouillées. Quoi qu'il en soit, le rendu est très propre, mis en valeur par les changements météorologiques de qualité honorable. Toutefois, l'ensemble demeure assez lourd à calculer, compte tenu des temps de chargement relativement longs entre les menus et la course. Le titre n'est pas en reste au niveau des bruitages avec des sonorités de moteurs bien retranscrites, ainsi qu'un copilote anticipant efficacement la piste à parcourir.

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Si DiRT 2 avait légèrement déçu les fans de la première heure par sa nouvelle direction largement orientée off road, DiRT 3 rectifie le tir en homogénéisant efficacement la carrière solo. Aussi, les pistes se veulent variées, de l'asphalte à la terre en passant par la neige, tout en offrant des disciplines changeantes et l'apparition du gymkhana qui brise radicalement les habitudes. Il faut ajouter à cela un large choix de véhicules (certains nécessitant le maudit code VIP à usage unique), ainsi qu'une réalisation graphique enrichie d'une gestion du temps et de la météo. Plutôt long, le DiRT Tour s'accompagne d'une partie mutlijoueur jusqu'à deux en écran partagé et jusqu'à huit en ligne. L'ensemble des disciplines étant disponibles, cela permet un très grand intérêt sur le long terme. En somme, DiRT 3 assure une nouvelle fois son statut de référence en terme de jeu de rallye, même si le gameplay nécessiterait encore quelques ajustements pour se rapprocher un peu plus de la simulation que de l'arcade.

+ Les plus

  • Prise en main agréable
  • Les conditions météorologiques
  • Durée de vie confortable
  • Bonne réalisation graphique
  • Plus homogène que DiRT 2

- Les moins

  • Le code VIP à usage unique pour le mode online et certaines voitures
  • Quelques sensations de conduite à parfaire