Le retour d'un roi

Après avoir investi la Playstation 2 et s'être installé par la suite sur PSP, Disgaea prend maintenant possession de la Nintendo DS. Mais que ce soit bien clair d'entrée, on se trouve ici devant le premier épisode, avec certes quelques différences par rapport aux moutures des consoles Sony, mais plus de 95% du jeu original n'a pas changé. Les possesseurs des précédentes versions n'auront donc pas vraiment de raisons de craquer pour celle-ci. Pour les autres, un petit rappel de l'histoire s'impose.

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Laharl est un démon féroce, mais malchanceux. Cette créature d'apparence enfantine et anorexique a en effet eu le malheur d'être pris d'une envie de faire un petit somme un jour. Cela arrive à tout le monde, pas de raisons donc a priori d'en être désolé en temps normal. Sauf que cette sieste durera deux ans, période pendant laquelle le père de Laharl, le roi Krichevskoy, décèdera, laissant le trône libre. Celui-ci sera bientôt convoité par tous les démons du royaume. Avec l'aide d'Etna, son vassal, Laharl sort de son coma involontaire et s'étonne des évènements passés et actuels. Pas eu le temps de se morfondre des agissements de Bernard Madoff, ni d'assister aux exploits de Yoann Gourcuff, comprenez sa frustration. Il décidera alors de partir à la conquête de la couronne qui lui est due. La tâche ne sera pas aisée, mais nécessaire à accomplir si le jeune Laharl ne veut pas que son sommeil prolongé ne le couvre de ridicule.

Un réchauffé au bon goût

Il y a tant à dire sur Disgaea. Je vous renvoie au test de la version PSP par Franck pour davantage d'informations (et non car je suis nul), qui ne diffère en quasiment aucun point de celle qui nous intéresse ici et maintenant. Ce que vous allez lire dans les prochains paragraphes pourra donc laisser dans votre bouche comme un goût de déjà vu. Apparu tout d'abord en 2003 sur PlayStation 2, Disgaea s'est très vite imposé comme un incontournable du genre, avec une bonne humeur et une richesse encore jamais vues jusqu'alors dans un tactical-RPG. Trois ans après, l'effet de surprise est passé, mais Disgaea 2 restait convainquant. Enfin, en cette année 2009, le troisième épisode a nourri une PS3 qui désespérait de n'avoir aucun jeu de rôle digne de ce nom à se mettre sous la dent.

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Entre temps, Disgaea est venu faire un petit tour sur PSP, à l'occasion d'une resortie du premier épisode, agrémentée de quelques bonus. C'est à peu de choses près de la même mouture dont il est question aujourd'hui sur Nintendo DS. La portable était déjà bien fournie en titres tactiques, et Disgaea pourrait bien s'avérer être la meilleure des trois versions sorties à ce jour. Pour quelles raisons ? Je vous invite à lire la suite de ce test pour la livraison des réponses.

Tant à faire, vous avez le temps ?

Tout transitera par le quartier général de Laharl, son château, d'où il pourra effectuer toutes sortes d'actions. Parmi elles, se rendre dans d'autres zones, ou acheter de l'équipement. Classique. Mais ce qui a fait la renommée de Disgaea, c'est son incroyable contenu, venant en partie du Monde des Objets. Désireux de booster quelque peu les caractéristiques d'une arme, armure ou d'un bonbon à la menthe ? Rendez-vous à l'intérieur de ce même objet pour traverser dix niveaux plus ou moins ardus afin, au final, de gonfler le niveau de votre article. Prudence toutefois, car sans l'ustensile adéquat, vous ne pourrez vous échapper de ce monde à moins d'en atteindre la sortie.

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Autre particularité appréciable, l'Assemblée noire, dans laquelle vous aurez la possibilité d'y soumettre des lois (du genre gagner trois fois plus d'expérience que d'habitude), qui seront acceptées selon certains critères, et d'avoir des apprentis, ou disciples. Seules les plus basses classes seront disponibles au départ pour ceux-ci, mais d'autres apparaîtront au fur et à mesure de l'aventure, et sous certaines conditions. Dans ce fameux conseil, les sénateurs ont une grande importance, car de leurs décisions dépendra la validation ou non d'une motion que vous leur aurez proposée. Gare donc à ne pas trop brusquer ces hommes de pouvoir, surtout si votre niveau est faible, car non seulement vous prendrez le risque de les voir se retourner contre vous, mais le Game Over pourra également frapper à votre porte. Le "toc-toc-argh" en quelque sorte.

Avoir dans sa poche des sénateurs puissants est donc préférable, si tant est que vous ne les froissiez pas. Mais pour avoir la chance d'en voir apparaître, l'Examen de Promotion sera tout indiqué. Seul le personnage que vous aurez choisi se battra, et s'il remporte le combat, il fera augmenter son rang ainsi que le nombre de sénateurs de haut niveau. Dans le cas contraire, c'est la fin de partie là aussi.

L'Ultimate

En entrant dans les combats proprement dits la première fois, on ne met pas longtemps à se sentir dépassé. D'une part car les pingouins crétins de l'escouade d'Etna (les Prinnies) ne sont pas très puissants, renforçant la difficulté du jeu, et de l'autre car chaque case sur laquelle vous poserez le pied pourra recéler d'un bonus ou malus. Ceci fonctionne avec des Geo-Sphères. Mettons qu'on se trouve en présence d'une Géo-Sphère qui octroie un supplément d'attaque aux ennemis. Et qu'elle est placée sur une dalle bleue. Ainsi, chaque attaque dont vous ferez l'objet sera plus marquée si vos adversaires se positionnent sur une case bleue. Solution pour stopper cela, la destruction de cette sphère. Si elle était rouge, alors brisée, elle changera par cette couleur les dalles bleues (pour rester dans l'exemple). Des combos incroyables de Géo-Sphères pourront alors être déclenchés, et la clé de la victoire résidera bien souvent dans leur utilisation judicieuse.

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Passons maintenant aux ajouts de cette version DS. Le deuxième écran saura pour une fois ne pas faire office de faire-valoir, en affichant une carte certes grossière, mais qui vous donnera un plan de l'ensemble du niveau en cours. On regrettera l'absence de légendes pour savoir que tel symbole correspond à telle signification. Etant donné que la lisibilité de ces mêmes niveaux n'est pas toujours optimale, et ce même en manipulant la caméra dans tous les sens, on appréciera de regarder en haut de temps à autre pour avoir une meilleure vue de la situation. Ajoutons la possibilité d'affronter des amis grâce à la connexion sans fil de la DS.

Et pour finir, LA nouveauté de cette édition 2009 de Disgaea, j'ai nommé la localisation textuelle en français. Même si l'anglais utilisé n'était franchement pas retord, on n'apprécie que trop bien le confort dans lequel cette attention nous met. Le soft reste toujours aussi drôle, et les "dude" si comiques des Prinnies ont été judicieusement remplacés par des "mec" tout aussi poilants. Le scénario, succession de saynètes à l'humour plus ou moins percutant, ne sera peut-être pas une raison suffisante pour passer un temps monstreux sur le jeu. Si encore on avait un mort dans la première heure de jeu, on partirait au combat avec plus d'entrain, pour sûr.

Conclusion

disgaea-ds-jaquette En attendant que Nippon Ichi nous refasse le même coup avec le deuxième opus, Disgaea DS saura convaincre grâce au soin apporté à ce portage. De par l'aspect pratique de la console, qui permet de commencer une partie et de l'interrompre quand on le souhaite, sa carte tentant de pallier aux soucis de caméra, ainsi que la traduction des textes dans la langue de Jean D'Ormesson, il peut sans complexe se parer du titre de la meilleure version de Disgaea premier du nom.

Disgaea DS est disponible sur DS (fantastique !) à partir de 36,95€.

 

+ Les plus

  • Une recette inchangée et toujours efficace
  • Des textes en français
  • Une carte supplémentaire pour se repérer

- Les moins

  • Fonction stylet hautement dispensable
  • Un scénario pas si entraînant que ça