Come-back des gros bras

Assez méconnu dans l'hexagone à l'heure actuelle, le catch reste une activité particulièrement appréciée dans le monde. Pratiqué au Japon (puroresu), au Mexique (Lucha Libre), en Europe (Catch Wrestling) et bien évidemment aux États-Unis, ce sport-spectacle attire toujours des foules de fans déchaînés. Bien qu'appuyé par de véritables légendes du genres telles que André le Géant, Hulk Hogan ou encore L'Ange Blanc dans les années 80, c'est en 1960 que l'activité a connu son plus grand succès en France. Désormais, il faut se tourner du côté des chaînes câblées pour profiter comme il se doit de ces affrontements hors du commun, retranscrits par la WWE (World Wrestling Entertainment), anciennement WWF.

Mariant à la fois les catégories Smackdown et Raw, deux shows américains bien distincts, les développeurs japonais de Yuke's Media Creation parviennent à tirer leur épingle du jeu avec leur licence vidéoludique désormais reconnue comme véritable référence du genre sur consoles. Bien que d'autres séries telles que TNA iMPACT! de Midway tentent une percée stratégique, la série de THQ impose chaque année les modifications nécessaires pour parvenir à la parfaite adaptation de ces shows musclés.


Surfant toujours sur les bases héritées de la série, Smackdown Vs Raw 2009 déboule avec de nombreuses richesses supplémentaires en terme de contenu qui ne laisseront pas de marbre les plus grands fans de la discipline. Bien que certains modes de jeu tels que 24/7 ont été purement et simplement retirés, l'équipe de développement a rempli la galette de nombreuses nouveautés telles que Road To Wrestlemania, un mode entièrement scénarisé, un éditeur de Finisher, de Roster et de temps forts (servant à regrouper vos meilleures prestations dans un vidéo-clip échangeable en ligne), de nouveaux modes tels que l'Inferno Match (le ring est entouré de flammes et la seule façon de gagner est d'expédier votre adversaire au brasier), ou encore de nouvelles techniques bien distinctes d'un catcheur à un autre. Vous l'aurez compris, le titre joue la carte de la richesse et de la diversité, laissant provisoirement l'aspect purement technique de côté.

Les amateurs des précédents volets retrouveront bien évidemment l'inconditionnel mode Carrière qui, après sélection d'un personnage, permettra de participer à plusieurs affrontements en quête de victoire de la WWE. Chaque combat remporté agrémentera les statistiques de votre tas de muscles, permettant de ne faire qu'une bouchée du détenteur de la célèbre ceinture dorée. Le mode Exhibition sera également de la partie avec la possibilité de s'adonner à une foule de modes tels que One-on-One, Two-on-Two, Triple Threat, Fatal-Four-Way, 6-man, Handicap et Royal Rumble (le dernier catcheur sur le ring gagne), qui peuvent être utilisés dans une poignée de catégories : Ladder (vous devez placer et monter à une échelle pour attraper la mallette), TLC (vous devez utiliser des tables, chaises et échelles pour vous battre), ou encore Steel Cage (pour gagner, il vous suffit d'escalader la cage qui entoure le ring). Sachant qu'il est possible de jouer à ces modes en solo, local ou en ligne, ce ne sont pas les possibilités qui manqueront.

L'art du pugilat

Le mode principal, Road To Wrestlemania, permet d'incarner l'un des six catcheurs pré-sélectionnés (sur plus de 50 au total) pour mener à bien son épopée vers la victoire. S'étendant sur un calendrier de trois mois avant l'irrémédiable finale, vous effectuerez un certain nombre de combats entrecoupés de cut-scenes suffisamment bien élaborées pour retranscrire ce que l'on voit dans les shows TV. Étant donné que c'est un sport-spectacle, les scénarios restent bien évidemment tirés par les cheveux, mais ont le mérite de bien assurer l'immersion du joueur. Entre interventions au cœur des matches, des coups dans le dos, implications des présentateurs et autres frictions filmées dans les loges, chaque scénario proposera sont lot d'extravagances. Ce mode est d'ailleurs la méthode idéale pour entraîner les non-initiés à la discipline, puisqu'il est établi de façon à expérimenter la totalité des modes et catégories du jeu, notamment le Tag Team et le Tornado Tag Match. Cependant, les mini-didacticiels intégrés au jeu se veulent bien trop succincts, laissant les novices dans une certaine incompréhension.

Pour ce qui est de la prise en main, ceux et celles qui ont déjà joué aux précédents épisodes ne seront pas déservis puisqu'elle est fondamentalement identique. Assez simple à prendre en main, votre Superstar se déplacera au stick droit, le second étant utilisé pour effectuer des prises, plus puissantes  si vous maintenez la gâchette assignée. Pour commencer à amocher votre adversaire, l'idéal est de donner quelques coups, voire des Fists of Fury, avant de s'attaquer à une prise risquée. Pour l'étendre au sol, le plus radical reste le rebond sur les cordes en le fauchant au passage à l'aide du stick droit ou de la touche d'attaque. Dès lors, vous pourrez vous adonner à quelques pilonnages au sol, des prises de soumissions (idéale en combinaison avec la règle du Rope Break), voire d'impressionnants plongeons depuis les coins du ring. Si le combat tourne à votre avantage, une jauge se remplira et vous permettra d'effectuer un coup spécial qui engendrera de lourds dégâts adverses.


Quelques astuces supplémentaires permettront de faire valoir votre avantage. Par exemple, il est possible d'enlever les protections des coins de l'aire de combat, dans l'unique but d'y éjecter son adversaire afin d'engendrer davantage de dégâts. Ces derniers sont d'ailleurs gérés par zones corporelles, tout comme le précédent opus. Si certains endroits sont sévèrement amochés (notamment la tête ou le torse), le catcheur mettra davantage de temps à se relever, ce qui vous sera profitable pour procéder à un tombé et remporter le match. Si vous participez à des parties Extrême, vous pourrez sortir du ring sans encourir un DQ (Disqualification), ou encore utiliser les nombreuses armes dissimulées sous les cordes.

En terme de nouveauté, on pourra effectuer des roulades défensives à l'aide des gâchettes lorsque notre catcheur se relève. Cette fonction s'avère très utile pour échapper à un ennemi qui cherche à vous garder au sol pour vous rouer de coups. Qui plus est, il est possible de contre-attaquer et d'effectuer des contre-prises, si toutefois vous parvenez à appuyer sur la touche correspondante dans le laps de temps hyper réduit requis. Une fois ces fonctions bien appréhendées, vous serez affûtés pour affronter les plus grandes Superstars et Divas (car oui, il y a des filles, mais assez peu nombreuses malheureusement). Comme sus-précisé, l'édition 2009 de Smackdown Vs Raw offre une réelle diversité en terme de coups. En plus de proposer de nouvelles techniques telles que les plongeons extérieurs ou avec rebond, la roulade ou encore utiliser l'arbitre comme bouclier, chaque catcheur disposera de ses prises officielles. Ainsi, l'intérêt est omniprésent et la rejouabilité est clairement revue à la hausse.

Galerie d'images

Statu quo technique

S'il y a bien un point qu'il est nécessaire de souligner, c'est bien la réalisation graphique de ce Smackdown Vs Raw 2009. Clairement identique à la version 2008, le moteur graphique a été semble-t-il le cadet des soucis de Yuke's Media Creation. Pourtant loin d'être affreuse, la réalisation aurait pu être davantage peaufinée, notamment en ce qui concerne la modélisation des supporters, ratée à souhait. Qui plus est, le titre souffre toujours de quelques collisions désastreuses, notamment lors de certaines prises et plongeons, sans parler des quelques ambiguïtés de ciblage liées aux affrontements à plus de deux catcheurs. De plus, certaines actions telles que la préparation au plongeon et le retrait des protections des coins du ring se montrent étonnamment difficiles à mettre en œuvre par un manque de précision des commandes. Enfin, les angles de caméra porte parfois préjudice à l'action, notamment lors des affrontements en Tag Team, ou encore à l'occasion des Fists of Fury. On se retrouve ainsi déstabilisé, ce qui est amplement dommage pour le confort de jeu.


Néanmoins, la modélisation des Superstars et des Divas est clairement bonne, affichant des animations toujours très naturelles. Bien que toujours trop présents, les temps de chargement ont cependant été revus à la baisse, notamment entre les cut-scenes d'entrée des catcheurs. L'ambiance est également toujours aussi bien reproduite, assurant un show presque aussi pertinent que les prestations réelles. Qui plus est, les présentateurs assurent des commentaires bien soutenus, agrémentés par des effets de foule particulièrement denses. Pour les fans de rock et de métal bien pêchus, sachez que la tracklist se montre de très bonne qualité. De Disturbed à Killswitch Engage, en passant par P.O.D. ou encore The Exies, les amateurs du genre seront ravis. À noter enfin que le jeu profite pour la première fois d'une traduction des sous-titres.

Au final, Smackdown Vs Raw 2009 assure une nouvelle fois sa position de leader en tant que simulation de catch, face à une concurrence faiblarde. Bien que techniquement similaire à l'opus précédent (toujours accompagné de ses quelques lacunes), la production de THQ a porté toute son attention au contenu. Avec une foule de modes de jeu et les nombreuses catégories effectives, difficile de ne pas passer un nombre incalculable d'heures à arpenter les rings de la WWE, pour peu que l'on soit adepte de la discipline. Bien plus fourni que son prédécesseur en terme de coups et techniques, les puristes y trouveront bien évidemment leur compte, d'autant plus qu'un éditeur de Roster et de Finisher y est implémenté, en plus des parties Matchmaking à disputer en ligne avec, à la clé, un classement mondial. En attendant WWE Legends of Wrestlemania à venir l'année prochaine, cette nouvelle édition de Smackdown Vs Raw se montre dans une bonne continuité de la série.

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Smackdown Vs Raw 2009 est disponible à l'achat à partir de 35,00 €.

+ Les plus

  • De nombreux nouveaux modes de jeu
  • De nouvelles techniques
  • Coups spécifiques à chaque catcheur
  • Excellent taux de rejouabilité
  • Bon éditeur de Finisher et de Roster
  • Enfin sous-titré en Français

- Les moins

  • Graphiquement similaire au précédent volet
  • Des problèmes de collision
  • Des problèmes de caméra
  • Certaines commandes qui s'emmêlent les pinceaux