Le fondeur Texas Instruments ( TI ) a régné pendant plusieurs années sur les processeurs mobiles, s'offrant le leadership du marché grâce à un partenaire à l'époque incontournable : Nokia. La famille de processeurs OMAP a ainsi su trouver sa place dans les terminaux ( mobiles classiques, smartphones, PDA, tablettes... ) du fabricant finlandais comme chez de nombreux acteurs du marché.

Et puis il y a eu ce moment de bascule à la fin des années 2000 où Nokia, hésitant sur les directions à prendre et les choix techniques à appliquer, a commencé à réduire ses commandes tandis que TI se débattait pour répondre aux impératifs techniques réclamés par son client, retardant la finalisation de sa gamme OMAP et le lancement du cycle suivant, avec des conséquences sur plusieurs années.

Cela a permis à d'autres fondeurs de s'inviter sur le marché et de mettre en avant de façon plus marquée leurs propres produits, à commencer par Qualcomm avec SnapDragon, devenu désormais le leader des ventes de processeurs mobiles, et plus tard Nvidia avec Tegra ( pour les fondeurs les plus généraux ), sans compter la menace possible d'Intel si ce dernier réussit son pari avec les Atom Medfield.

Depuis, TI a senti le vent tourner et a préféré développer son activité de fabrication de composants analogiques. Le développement de la famille OMAP ( avec OMAP5 sous ARM Cortex-A15 ) et de produits de connectivité mobile comme la famille WiLink ( qui combine WiFi, Bluetooth, Radio FM, NFC... ) se poursuit mais les concurrents sont désormais bien installés et ont gagné en visibilité, rendant difficile le placement des processeurs OMAP.


Le temps du changement ?
OMAP5 logo  Il y a bien des espaces de croissance qui s'ouvrent avec l'arrivée des tablettes Windows 8 et le secteur automobile ( pour les systèmes de divertissement / information embarqués ) mais le fondeur doit lutter pour prendre une part des énormes volumes générés par les smartphones.

Car en plus des fondeurs concurrents habituels, les fabricants de terminaux commencent à concevoir leurs propres solutions, d'Apple à Samsung, de Huawei à sans doute LG Electronics sous peu.

Après la sortie de l'activité modem cellulaire, on évoque la refonte ou la cession des branches processeurs mobiles (OMAP) et connectivité mobile (WiLink et autres composants) qui pèsent sur les résultats du groupe.

Les analystes s'attendent à une annonce en ce sens à moyen terme et certains actionnaires y seraient même favorables, selon Reuters. On retrouve également le vieux débat de la meilleure approche entre plate-forme complète ( processeur + modem ), comme chez Qualcomm, ou processeur seul (" standalone " ), le modem provenant d'un ou plusieurs fournisseurs, dans le cas de TI, chacune ayant son lot d'avantages et d'inconvénients.

Plus que jamais, l'avenir de la famille OMAP se joue sur la richesse des opportunités par rapport aux investissements nécessaires pour son développement. Le ratio s'étant appauvri, il reste à voir si les nouvelles pistes conservent un attrait suffisant.

Source : Reuters