Les services en ligne s'accordent systématiquement des droits de collecte d'informations personnelles, et pour en prendre conscience, il faut souvent lire les conditions générales d'utilisation (CGU), chose que presque personne ne fait tant la chose est indigeste d'autant qu'elles ne sont pas toujours traduites dans la langue de Molière pour ce qui est des services américains.

Tinder-Gold

Une journaliste du Guardian s'est ainsi récemment penchée sur le cas de Tinder, l'application de rencontres. Elle a tout simplement demandé à Tinder de lui communiquer l'ensemble des données collectées sur elle depuis son profil. Et le résultat l'a étonné par la quantité de données récupérées avec des informations confidentielles et parfois même très intimes.

En quatre ans d'utilisation, la journaliste aura effectué 920 connexions, 870 interactions et échangé 1700 messages... Soit l'occasion pour Tinder de rassembler pas moins de 800 pages d'informations qui rassemblent tous les "J'aime" sur Facebook qu'elle aura publié au cours des quatre dernières années, ses photos Instagram, établi un profil sur son niveau d'étude, la tranche d'âge des hommes auxquels elle s'intéresse, les logs des échanges sur l'application... De quoi créer un profil utilisateur très précis et connaitre ses centres d'intérêt, ses fréquentations, habitudes... Tinder connait également l'orientation sexuelle de ses utilisateurs, ce qui parait logique, mais également les préférences ethniques, ainsi que les fantasmes de ses utilisateurs grâce aux messages échangés entre eux, qui sont également épiés par les algorithmes de collecte.

En premier lieu, ces informations servent à proposer de la publicité ciblée... Mais on imagine comment certaines données qui touchent à l'intime pourraient se montrer dangereuses dans les mains de pirates.

Tinder se justifie de cette collecte par la nécessité de dresser des profils les plus précis possible pour proposer ensuite des correspondances entre les célibataires...