Le brouillage de la TNT par les futurs réseaux mobiles 4G devient un sujet de plus en plus problématique pour les acteurs du secteur. Car si le problème est reconnu et ne concerne en principe qu'un petit lot des fréquences en cours d'attribution, personne ne veut mettre la main à la poche pour le régler.

Et il ne s'agit pas d'un simple querelle technique : le journal Les Echos rapporte que le CSA avait demandé aux opérateurs de stopper leurs réseaux mobiles 4G expérimentaux dans la ville de Laval ( choisie par les trois opérateurs pour leurs tests ) au cours du week-end du 15 au 16 octobre, riche en événements télévisuels, constatant des problèmes de réception.

Les radiofréquences émises par les antennes-relais 4G émises sur des fréquences proches écrasent le signal des émetteurs TNT à proximité, affaiblissant la réception ou la rendant impossible dans les foyers. Et ce qui apparaissait comme un problème annexe de l'attribution des fréquences 4G pourrait se révéler problématique car tout le monde se renvoie la balle.


Tout le monde se renvoie la balle
Les opérateurs mobiles, qui vont payer près d'un milliard d'euros pour obtenir les fréquences 4G de la bande 2,6 GHz estiment que c'est à l'Etat de gérer ce " détail " qui a pourtant fait l'objet d'un recours auprès du Conseil d' Etat par Bouygues Telecom, qui évalue la facture à une fourchette allant de 500 millions d'euros à plus de 1,5 milliard d'euros.

Pour le gouvernement, ce sont bien les opérateurs mobiles qui doivent prendre en charge cet aspect, ce qui a été inscrit dans le projet de loi de Finances. Les diffuseurs TNT, qui voient partir de précieuses fréquences vers l'industrie mobile au nom du dividende numérique, ne veulent pas en plus avoir à régler les soucis de réception générés.

C'est donc l'impasse, et une voie sans issue d'autant plus gênante que l'effet de brouillage ne concernerait pas seulement les lots de fréquences les moins valorisés mais aussi certains blocs parmi les plus onéreux.

Une résolution par voie judiciaire semble la plus probable, estime le journal économique, les opérateurs s'appuyant sur le fait qu'ils ne sont que locataires des fréquences attribuées, l'Etat en restant propriétaire.

Source : Les Echos