Après des mois de négociations, d'hésitations et de valse des repreneurs potentiels, c'est finalement avec le fonds d'investissement Bain Capital que le groupe japonais Toshiba a signé un accord de cession de son activité de fabrication de puces mémoire.

La transaction porte sur 2 000 milliards de yens (15 milliards d'euros) et doit permettre au groupe nippon de faire face à une situation financière catastrophique du fait de la mise en faillite de sa filiale nucléaire Westinghouse, en abandonnant pourtant une activité stratégique et porteuse.

L'opération doit encore être validée par les autorités de régulation mais elle est aussi sous la menace d'une réaction de Western Digital, partenaire de Toshiba sur les composants mémoire qui se voyait le repreneur le plus légitime pour récupérer cette activité.

Le contrôle se partagera entre 49,9% pour Bain Capital, 40,2% pour Toshiba et le reste pour Hoya. On notera qu'un ensemble d'entreprises high-tech US comprenant Apple, Kingston, Dell et Seagate participent à hauteur de 415 milliards de yens (3 milliards d'euros) à la transaction mais sans disposer de droits de vote.

Une validation de la transaction qui s'annonce compliquée

La validation de la transaction doit intervenir d'ici le 31 mars 2018 (qui correspond à la fin de l'exercice fiscal en cours de Toshiba) mais Western Digital entend bien revendiquer un droit de veto sur cette cession.

Un autre écueil à éviter concernera la participation de SK Hynix dans cette opération financière, à hauteur de 395 milliards de yens (un peu moins de 3 milliards d'euros), alors que ce dernier est déjà un fabricant de composants mémoire. Cette concentration pourrait faire craindre un risque de position dominante qui nécessitera des remèdes, comme empêcher SK Hynix d'accéder aux technologies de Toshiba pendant 10 ans ou lui interdire de prendre plus de 15% de participation, indique le Wall Street Journal.