Malgré la volonté affichée du gouvernement de faire avancer rapidement le dossier de la TMP ( Télévision Mobile Personnelle ), les difficultés rencontrées semblent être considérables. Sans parler du problème du financement du réseau de diffusion, toujours en débat entre les opérateurs de télécommunications et les diffuseurs de chaînes, c'est aussi au niveau du contenu proposé que cela coince.

Et pour Nathalie Kosciusko-Morizet, secrétaire d'Etat à l'Economie numérique, ce n'est pas du côté de l' Asie du Sud-Est, où la TV Mobile est pourtant déjà largement implantée, que l'on trouvera des modèles adéquats.

Pourquoi ? parce que les acteurs économiques locaux ne sont eux mêmes " pas satisfaits de leur modèle économique ", a-t-elle déclaré lors d'un déplacement au Japon ( propos rapportés par l' AFP ). Proposée en diffusion gratuite, la TV Mobile au Japon et en Corée du Sud est en effet un exemple atypique et considérée comme une fonctionnalité supplémentaire aidant à vendre des terminaux mais elle ne constitue pas un succès économique pour les acteurs industriels impliqués.


Quels contenus pour la TMP ?
Nathalie Kosciusko-Morizet prévient donc que le modèle asiatique est peu transposable au paysage européen, et français en particulier. Mais c'est surtout la question des contenus qui l'interpelle :

" Si c'est pour diffuser la même chose que sur la télévision fixe, y a-t-il vraiment un intérêt, sinon quoi d'autre et comment on le finance, car créer des contenus ad hoc pour la TV Mobile coûte cher ", a-t-elle d'ailleurs indiqué.

La TV Mobile, oui, mais pour quoi faire ? Une question certes intéressante mais qu'on peut s'étonner de voir émerger seulement à ce stade du développement de la TV Mobile. N'aurait-elle pas dû être au contraire une prémisse de la réflexion au lieu d'être reléguée au second plan, comme actuellement ?

On notera toutefois que certains diffuseurs de chaînes, comme Orange, sont prêts à jouer le jeu des programmes adaptés à un usage mobile ( durée courte, cadrages spécifiques, thématiques ), grâce à leur expérience de diffusion via leur réseau cellulaire.

C'est une nouvelle fois le problème de l'amorçage d'un marché qui est mis en cause : les acteurs, faute d'un cadre bien défini, n'ont aucune visibilité et sont en peine pour proposer des offres adaptées à un éventuel modèle économique.

Source : AFP