En annonçant en un tweet sa volonté d'entrer en bourse, le réseau social Twitter n'avait pas pour autant fourni d'informations sur ses ambitions ni sur ses revenus. Il confirmait seulement un changement de stratégie après le refus de suivre le mouvement de nombreuses sociétés du Web en 2011 qui ont connu des hauts et des bas (surtout des bas) depuis leur IPO.

Et le réseau de micro-blogging voit large en annonçant espérer lever 1 milliard de dollars pour son introduction. Les documents financiers remis au gendarme boursier vont permettre aux investisseurs d'en savoir plus sur son fonctionnement.

Et il apparaît que la société n'est pas encore rentable. Elle affiche une perte de 69 millions de dollars sur les six premiers mois de l'année, amplifiée par rapport à l'année passée et liée à ses investissements pour alimenter la croissance de son activité, qui s'est traduite par un doublement de son chiffre d'affaires, à 254 millions de dollars sur la même période, dont 65% sont générés par la publicité mobile.

La publicité est d'ailleurs quasiment la seule source de revenus de l'entreprise (à plus de 85%), ce qui peut constituer une faiblesse aux yeux des investisseurs, la moindre perte de vitesse du marché publicitaire pouvant lui être fatale. Leur concentration sur le marché US, marché qui représente à lui seul 75% de ses revenus, alors que la majorité de ses utilisateurs sont hors des Etats-Unis, peut aussi faire tiquer les investisseurs.

Twitter revendique plus de 218 millions d'abonnés sur son réseau de micro-blogging, en progression de 44% sur un an, mais elle ne progresse que de 7% par rapport au trimestre précédent, alors que le rythme était plutôt de 10% sur les trimestres antérieurs. Le recrutement de nouveaux abonnés est un élément crucial dans la stratégie de croissance du réseau social et un sujet d'inquiétude pour les observateurs qui voient le rythme se ralentir.

Selon les documents remis à la SEC, sa valorisation serait de l'ordre de 9,7 milliards de dollars. Les commentateurs ne peuvent s'empêcher d'établir des parallèles avec Facebook, autre réseau social entré en bourse en 2012, mais les paramètres sont très différents.

Facebook comptait plus de 800 millions d'abonnés et dégageait déjà des bénéfices au moment de son IPO et les inquiétudes sur les revenus mobiles, qui ont participé à la chute du cours dans les premiers mois de cotation, ont depuis été gommées grâce aux mesures prises par le réseau social, mais il lui a fallu plus d'un an avant de voir son cours remonter au-dessus de sa valeur d'introduction.