Pendant que les taxis manifestent leur mécontentement face aux services de chauffeurs privés de la société californienne Uber Technologies, dont ils estiment qu'ils leur font une concurrence déloyale, le gouvernement a annoncé l'interdiction au 1er janvier 2015 de l'application mobile UberPOP. qui met en relation clients et particuliers s'improvisant chauffeurs.

La réaction du gouvernement fait suite à la décision du tribunal de commerce de Paris vendredi dernier qui n'a finalement pas suspendu l'application UberPOP, bien que la pratique soit reconnue comme illégale au regard de la loi Thévenoud.

Uber  Celle-ci interdit notamment la maraude, réservée aux taxis, et impose aux services de VTC de se conformer à certaines obligations (disposer d'une carte professionnelle validant une formation de 250 heures, disposer d'une assurance spécifique...).

Concrètement, le service Uber sort effectivement du cadre de cette loi, d'où sa nature illégale, mais dans le même temps, certains décrets de la loi Thévenoud ne sont toujours pas publiés, ce qui a conduit le tribunal de commerce à ne pas la suspendre formellement vendredi 12 décembre.

La réaction immédiate des taxis et les opérations escargot organisées aux abords de Paris conduisent donc le gouvernement à donner un signal plus clair en annonçant l'interdiction de l'application mobile au 1er janvier 2015, qui est aussi la date d'entrée en vigueur de la loi Thévenoud.

Dans le même temps, des voix s'élèvent pour dénoncer un interventionnisme du gouvernement portant préjudice au droit d'entreprendre pour préserver une corporation. Le service Uber fait l'objet de nombreuses attaques de la part de municipalités dans le monde, souvent au nom de la sécurité des passagers qui ne serait pas suffisamment assurée.

Dans le même temps, le groupe chinois Baidu serait prêt à investir plusieurs centaines de millions de dollars dans la société californienne, ce qui devrait lui ouvrir d'intéressantes perspectives sur le marché chinois.

Source : Le Monde