Il y a quelque temps, l'ADAMI (Administration des Droits des Artistes) avait proposé l'idée de taxer le P2P par une augmentation de l'abonnement à Internet de l'internaute.

Solution, il faut le reconnaître, avait pour une fois l'assentiment de tous les partis, artistes, ayants droit et les Majors.

Soit quelques euros supplémentaires sur son coût d'abonnement.

Afin de se conforter dans son idée, l'ADAMI a même mené un sondage (Ipsos) auprès des internautes représentatifs.

Sans appel.

Premier enseignement, malgré le discours des maisons de disques, l'usage du P2P ne baisse pas. Au contraire. Les menaces de sanction et la peur du gendarme sont largement compensées par l'explosion des abonnements ADSL et haut-débit en France (+100% en 2004).

  • 45 % des internautes utilisent un logiciel de P2P
  • 55 % d'entre eux ont moins de 35 ans
  • 29 % utilisent la messagerie instantanée pour échanger des contenus musicaux et autres

Pour l'instant, cette forme d'échange échappe aux Majors qui doivent s'arracher le peu de cheveux restants.

  • 83 % des internautes plébiscitent cette redevance
  • 88 % des moins de 35 ans aussi
  • 17 % sont d'accord avec les Majors pour les condamnations des P2Pistes

L'Adami souligne donc que "les internautes sont prêts à accepter le principe de la fin de la gratuité en contrepartie de la faculté d'échanger des fichiers à des fins non commerciales dans un cadre régulé".

Le barème proposé serait :

  • 5.20 euros pour de la musique
  • 9.10 euros pour le téléchargement de musique et de films

L'UFC-Que-Choisir, de nombreux artistes et Hommes politiquent semblent d'accord sur ce fait, ainsi tout le monde y trouverait son compte.

Hélas, les maisons de disques souhaitent concentrer leurs efforts sur la répression et sur la promotion des plates-formes légales de téléchargements payants.

Pourtant, 46 % des internautes n'auraient fait qu'une visite sur lesdits sites, sans trouver leur bonheur.

Maintenant, comment faire payer les non-utilisateurs du P2P, dixit les Fournisseurs d'Accès à Internet, pas d'accord et inapplicable disent-ils.,

Cela dissimule en fait leur crainte de voir s'effriter leurs parts de marché avec des tarifs d'abonnement revus à la hausse.

Cette redevance, basée sur le modèle de la licence légale payée par les radios pour diffuser de la musique, permettrait de régler une fois pour toute le problème du P2P et éviterait de "criminaliser" des utilisateurs dont les droits, et notamment ceux de la copie privée pour usage personnel, sont de plus en plus rognés.

A vos porte-monnaie !

Source : Silicon