Tribune libre par Sebastien Ruffino, Business Unit Manager chez TomTom Bridge

La vie urbaine est une chaîne, dont les maillons sont constitués par les individus, les entreprises et les services publics. Nous sommes tous interdépendants et nul ne peut fonctionner de manière totalement indépendante. 

C’est pour cette raison que les villes intelligentes reposent sur un partage de données immédiat et efficace, entre les différents fournisseurs de service. Les exemples sont nombreux : une mairie pouvant observer en temps réel le système de location de vélos ; des conseillers municipaux partageant des photos de nids-de-poule avec leurs coordonnées GPS aux équipes de maintenance ; ou encore des capteurs placés dans les bennes à ordures prévenant les sociétés de gestion des déchets, lorsqu’elles doivent être vidées. 

La multiplication des initiatives pose le problème d’intégration des nouveaux éléments dans l’écosystème existant. En effet, tous les acteurs de la ville introduisent des outils supplémentaires qui se juxtaposent aux autres. Ainsi, les données sont rarement partagées de façon intelligente. 

Il s’agit là d’une approche amateur de la technologie, superposant les couches à un système existant déjà complexe alors que tous les éléments devraient s’imbriquer. Au contraire, c’est une plateforme facile d’utilisation qui devrait être mise en place et permettre à tout l’écosystème d’accéder aux informations nécessaires. Cette approche engendre la démultiplication d’appareils, de plateformes et de systèmes de stockage, de manière nuisible au système de collaboration et de partage de données sur lesquelles les villes intelligentes reposent. 

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Prenons un exemple. Avez-vous déjà pris un taxi dont le tableau de bord était envahi d’appareils - avec un GPS dans un coin du pare-brise, un support pour téléphone portable dans l’autre, un taximètre et un dashcam quelque part entre les deux ? A plus grande échelle, c’est exactement le même problème : une prolifération d’appareils et d’applications qui sont l’antithèse de la ville connectée « intelligente ». 

Certes, les taxis ne sont qu’un petit maillon du vaste tissu urbain, mais ils répondent aux mêmes principes que les services plus fondamentaux comme la gestion des déchets, les transports publics, la logistique ou les services médicaux d’urgences. Chacun d’eux possède ses propres systèmes et stockages de données, empêchant d’obtenir une vue d’ensemble des opérations en temps réel et le partage efficace des données entre les différents systèmes. 

En outre, lorsque de nouvelles technologies, tels qu’appareils et applications, sont introduites, il est rarement possible de les intégrer à une plateforme de gestion centrale, imposant aux opérateurs l’utilisation de nombreux appareils pour la réalisation d’une tache censée être simple, à l’image de notre chauffeur de taxi. 

Pour bénéficier réellement des avantages des villes intelligentes, tous les actifs, du chauffeur d’ambulance au responsable de la circulation, doivent avoir un accès fiable et instantané aux données indispensables à leurs activités, avec la possibilité de partager cette information grâce à un système centralisé. Cela faciliterait la prise de décision. De plus, ils ont besoin d’une plateforme technologique unique, sur laquelle ils pourraient enregistrer et partager toutes les données nécessaires à l’accomplissement de leur mission ; une plateforme à laquelle tous les membres de leur écosystème pourraient accéder dans le but d’étayer leurs prises de décisions. 

Par exemple : un ambulancier connecté, a besoin d’un itinéraire pour se rendre jusqu’à son urgence mais aussi d’un accès aux informations médicales du patient tout en ayant la possibilité de transmettre rapidement à l’hôpital l’état de santé du patient lors de sa prise en charge. Ces principes s’appliquent à tous les salariés connectés, qu’ils soient livreurs, ingénieurs de service sur le terrain, pompiers ou chauffeurs de bus. 

L’avenir des services de la ville intelligente repose sur l’intégration complète des services utilisés par les travailleurs quotidiennement dans la réalisation de leur travail. Ainsi toutes les organisations pourront concevoir des applications basées sur la navigation et la gestion de trafic ou y intégrer facilement leurs systèmes existants. 

Les mises en application sont pratiquement sans limites. Ainsi, un ambulancier pourra utiliser un seul appareil et une seule plateforme pour accéder aux informations médicales et d’assurances, transmettre des informations vitales à l’hôpital, ou trouver le meilleur centre de traitement pour chaque patient en se basant sur leurs maladies, les conditions de trafic ou encore les temps d’attentes. 

Cela signifie que les opérateurs logistiques, pourront collecter des données sur les véhicules, créer de nouveaux itinéraires basés sur des informations recueillies en temps réel ou changer les priorités, et créer des comptes rendus en direct pour les équipes opérationnelles en coulisses. Les compagnies de gestion des déchets pourraient savoir quand les poubelles « connectées » débordent, leurs permettant de concevoir des trajets plus efficaces à travers la ville ; pendant que les chauffeurs de taxi regrouperont tous leurs appareils et applications au sein d’une unique plateforme. 

La combinaison des différents systèmes sur une même plateforme apporte des avantages de coût et d’efficacité en termes de multiplication d’appareils et d’applications, mais les conséquences pour les villes connectées sont bien plus importantes. Cette approche, dont TomTom Bridge est juste l’un des exemples, rend possible pour n’importe quel administrateur d’accéder à l’information de n’importe quel système en temps réel, et d’utiliser cela pour étayer des choix municipaux stratégiques. 

SimCity

Certains lecteurs se souviendront sans doute du célèbre jeu vidéo, SimCity, dans lequel les joueurs étaient responsables de la construction et de la gestion d’un large espace urbain. Les villes intelligentes promettent aux urbanistes la même omniscience avec la capacité de surveiller la manière dont les services municipaux travaillent et interagissent ensemble. Mais cela ne sera possible que si nous pouvons débloquer l’information, en la rendant disponible à tous ceux qui en ont besoin. C’est seulement à ce moment-là que s’ouvrira à tous les citoyens le chemin vers la ville connectée.