Annoncée comme la solution idéale, la proposition de rachat de SFR par Bouygues n'avait presque aucune chance d'échouer, et pourtant, à la stupeur générale, c'est vers Numéricâble que s'est tournée Vivendi pour la transaction.

Numericable logo  Une décision décriée depuis par le gouvernement, et qui, selon Mediapart, sent bon le scandale interne.

D'après le journal, Vivendi aurait ainsi porté son choix vers Numéricâble parce que le câblo-opérateur proposait un achat impliquant davantage de numéraire que Bouygues. De l'argent cash qui viendra directement dans les caisses de la société et qui permettra à M. Fourtou, le président du Conseil de Surveillance de Vivendi de " pouvoir annoncer la vente de SFR et surtout la gratification qui va avec, soit sous forme de dividendes, soit sous forme de rachats d'actions " suggère Médiapart.

Dans cette optique, M.Fourtou serait également gagnant financièrement, puisqu''il détient près de 800 000 actions du groupe. En somme, c'est sa propre prime qu'il aurait négociée en faisant le choix Numéricâble.

Autre élément soulevé par Médiapart, le fait que Patrick Drahi, le PDG de Numéricable, aurait proposé à certains membres du Conseil de Surveillance d'occuper des postes d'administrateurs dans la fusion à venir, avec une nouvelle fois, les parts de société qui correspondent. Un dessous de table supplémentaire au profit du Conseil de Surveillance de Vivendi, et non des salariés de SFR.

Pour le journal, " Jean René Fourtou a bâti un conseil à sa main. Il l'a amené là où il voulait, en organisant un passage en force." Le journal rapporte également que des rumeurs " circulent sur un plan de stock options qui devrait être mis en place dès la formation de la nouvelle entité. Les chiffres sont même précis : le plan correspondrait à 1,35% du capital de la nouvelle entité, évaluée autour de 10 milliards d'euros. Le management pourrait donc se partager autour de 135 millions d'euros."

Pour Médiapart, la situation commencerait à peser sur Vivendi et Numéricâble, et les deux acteurs pourraient précipiter la signature du rachat afin qu'il ne soit plus possible de le remettre en cause. Le journal donne ainsi 2 jours aux deux sociétés pour annoncer leur accord.

Source : Mediapart