Lancé en 2006, WikiLeaks vit de dons. Pour l'heure, la campagne de dons n'est pas à la hauteur et le site est presque aux abois. Une unique page d'accueil donne le ton, car pour le reste toutes les opérations pour WikiLeaks sont annoncées suspendues. Les frais de fonctionnement, qui incluent le paiement des employés, sont de 600 000 dollars, et seulement 130 000 ont pu être récoltés.

Si WikiLeaks n'est pas forcément très connu en France, sa réputation n'est plus à faire dans le monde anglophone. Après vérification, le site publie des documents confidentiels obtenus auprès d'utilisateurs qui conservent leur anonymat. Parmi les quelques fuites ou scoops de WikiLeaks, les relations entre l'Organisation mondiale de la Santé et les laboratoires pharmaceutiques, des controverses sur le réchauffement climatique.

Une association comme La Quadrature du Net connaît bien le travail de WikiLeaks car le site a mis en ligne en 2008 un document sur le très secret Accord commercial anti-contrefaçon ( ACTA : Anti-Counterfeiting Trade Agreement ) qui a mis le feu aux poudres. Négocié à l'abri de tous les regards indiscrets entre plusieurs États, ce traité international vise à combattre la contrefaçon. Pour Internet, il fait craindre un filtrage du Net généralisé, une riposte graduée en sollicitant directement les FAI et sans passer par une autorité judiciaire.

C'est donc ce site WikiLeaks qui est aujourd'hui en danger :

" Nous avons reçu des centaines de milliers de pages sur des banques corrompues, le système de détention aux USA, la guerre en Irak, la Chine, l'ONU et beaucoup d'autres pour lesquelles nous ne disposons pas des ressources nécessaires pour publication. […] Même 10 dollars permettront de mettre l'un de ces rapports dans une dizaine de milliers de mains, et 1 000 $ dans un million "

, écrit WikiLeaks.