La période de promotion pour la mise à niveau gratuite vers Windows 10 (depuis Windows 7 ou 8.1 ; sauf pour les éditions Entreprise) a pris fin mais l'Electronic Frontier Foundation ne lâche pas Microsoft. Au contraire, elle lui reproche le forcing dont il a fait preuve pour parvenir à son objectif d'un milliard d'appareils sous Windows 10 d'ici 2018.

Le fait est que cet objectif avec un délai aussi court a été abandonné, en grande partie à cause des résultats obtenus dans le secteur des téléphones mobiles. Pour autant, l'association américaine de défense des libertés à l'ère du numérique critique vertement la firme de Redmond concernant le déploiement de Windows 10.

L'EFF pointe ainsi du doigt des pratiques " pénibles " devenues " malveillantes ". Un exemple cité est la réinstallation insistante de l'application GWX via des mises à jour de sécurité et avec sa notification pour procéder à une mise à jour Windows 10.

L'EFF considère en outre que la clarté n'a pas été le point fort de Microsoft et rappelle l'imbroglio autour de la croix rouge de fermeture de la fenêtre de mise à jour Windows 10 qui a servi de validation. Une interprétation trompeuse et faisant office de consentement pour télécharger Windows 10.

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" À maintes reprises, Microsoft a choisi d'employer des tactiques douteuses pour pousser les utilisateurs à télécharger un logiciel que beaucoup ne voulaient pas. Ce que les utilisateurs voulaient vraiment ne semblait pas compter ", écrit l'EFF. Une utilisatrice aux États-Unis a été dédommagée pour une mise à jour Windows 10 vécue comme forcée qui a été problématique.

Face à la grogne, Microsoft avait tout de même apporté plusieurs corrections à GWX. Maintenant que la période de promotion de Windows 10 est terminée et que GWX appartient au passé, la montée au créneau de l'EFF paraît relativement tardive. Sauf que l'association s'attaque aussi à la trop grande curiosité de Windows 10 en matière de données personnelles avec Cortana ou pour des données anonymisées avec la télémétrie.

Pour l'EFF, les outils de contrôle proposés aux utilisateurs sont mal présentés ou ne suffisent pas, et les arguments de justification de Microsoft ne sont pas convaincants, notamment en ce qui concerne les données de télémétrie - sans contrôle possible - pour améliorer la sécurité.

Pour de tels reproches, l'EFF a été devancée par la CNIL en France avec une mise en demeure de Microsoft. La CNIL reproche essentiellement à Microsoft de collecter inutilement trop de données avec Windows 10 et de suivre la navigation des utilisateurs sans leur consentement.

De son côté, l'EFF demande à Microsoft de " reconnaître ses erreurs " et de proposer des réglages efficaces aux utilisateurs de Windows 10 qui le souhaitent, si possible sur " un seul écran unifié ". Pour se faire mieux entendre, l'association adopte un ton menaçant en indiquant que de nombreux utilisateurs l'ont contactée afin d'entamer des actions.

Source : EFF