Après de longs moins de rumeurs, Microsoft a publié la semaine dernière Windows Technical Preview qui donne un avant-goût de ce que sera Windows 10 dont la sortie aura lieu mi-2015.

Windows-10-appareils Comme son nom l'indique, il s'agit d'une préversion technique - Microsoft parle aussi d'un aperçu très précoce - qui s'adresse à des professionnels et des utilisateurs avancés sur PC, et dont l'installation est à proscrire de l'ordinateur de tous les jours.

Elle constitue une première étape d'un développement voulu ouvert et collaboratif en associant les testeurs. Microsoft a d'ailleurs lié Windows Technical Preview à un programme Windows Insider pour permettre la remontée d'avis et un dialogue autour du développement et de la direction prise.

Windows Technical Preview s'accompagne d'une nouvelle manière de collecter des informations que le testeur doit accepter. Mais celle-ci a commencé à susciter la polémique outre-Atlantique avant de gagner l'Hexagone.

Espionnage, collecte de données privées ou bien keylogger. Dans un monde encore sous le choc des révélations d'Edward Snowden, Windows Technical Preview est parfois sévèrement pointé du doigt… jusqu'à oublier la nature et le but de cette préversion.

Il n'est pas question de backdoor dans la mesure où Microsoft expose clairement les capacités de collecte de données de Windows Technical Preview dans la politique de confidentialité qui est souvent acceptée sans être vraiment lue.

" Microsoft collecte des informations personnelles, des informations sur vos appareils, applications et réseaux, ainsi que des informations sur leur utilisation. Parmi les données que nous collectons, citons votre nom, votre adresse de messagerie, vos préférences et centres d'intérêt, l'historique de votre navigation, de vos recherches et de vos fichiers, les données de vos appels téléphoniques et SMS, les données de configuration des appareils et des capteurs, ainsi que l'utilisation des applications. "

Ce qui a le plus interpellé est la suite. On peut en effet lire que la reconnaissance vocale, l'ouverture d'un fichier ainsi que la saisie de texte - d'où des accusations de keylogger - sont autant de fonctionnalités qui peuvent faire l'objet d'une collecte de données.

À chaque fois, il s'agit cependant de participer à l'amélioration du produit comme pour le traitement de la parole, les performances d'ouverture d'un fichier, la saisie semi-automatique, la vérification orthographique. Même si cela peut avoir un côté dérangeant, on comprend que cela entre dans le cadre d'un préversion technique.

Et bien évidemment, la collecte très large de données n'est valable que du temps de Windows Technical Preview. Il n'en sera pas de même avec Windows 10, même s'il faudra être vigilent sur la politique de confidentialité qui lui sera associée.

Pour tenter d'étouffer la polémique, la firme de Redmond a par ailleurs tenu à rappeler que " toutes les données envoyées de Windows 10 Technical Preview vers Microsoft sont chiffrées lors du transfert et nous stockons les informations personnelles que vous fournissez sur des systèmes informatiques qui ont un accès limité et dans des lieux sous contrôle. "

Jugez-vous la polémique autour de Windows Technical Preview justifiée ? La politique de confidentialité de cette préversion technique est-elle un frein à son test ?