Les vers informatiques, lignes de codes qui se propagent d'elles-mêmes à travers les réseaux d'ordinateurs et les messageries informatiques, deviennent de plus en plus rapides, de plus en plus indétectables et de plus en plus virulents, selon un expert de la sécurité informatique.

Un scénario théorique serait une attaque lancée par des "vers flash" (flash worms) conçus pour se propager sur internet en une quinzaine de secondes et se divisant sans cesse en de plus petits morceaux pour infecter le plus d'ordinateurs possible, a déclaré Jonathan Wignall, président du directoire de l'organisation britannique Data and Network Security Council.

Un autre scénario potentiel figurerait un ver qui progresserait lentement mais dont personne ne décèlerait la présence, a-t-il ajouté dimanche en marge du plus grand salon de la sécurité informatique sur internet, le DefCon à Las Vegas. Un tel ver installerait ainsi un grand nombre d'avant-postes à partir desquels il pourrait ensuite entrer en action à une date ultérieure.

Wignall a aussi parlé d'un type de vers qu'il a appelés des "vers compagnons" qui recèleraient dans leurs lignes de code un autre ver, "ce qui permettrait au ver de passer de plates-formes en plates-formes", de Windows à Unix, par exemple. Mais ce cas de figure est resté marginal jusqu'à aujourd'hui, a-t-il ajouté.

Enfin, un autre média de propagation pour les vers pourrait être les très populaires sites d'échanges de fichiers musicaux.

"On pourrait imaginer un ver qui communique avec d'autres copies de ce même ver", a dit Wignall, précisant que de tels vers pourraient ainsi mettre à jour leurs lignes de codes via le réseau pour se rendre plus résistants aux défenses antivirus.

Cela conduirait à une "infection décentralisée du réseau" qui renverrait aux pires scénarios catastrophes imaginés à Hollywood.

Les vers sont la forme de virus informatiques la plus virulente parce qu'ils cherchent par eux-mêmes les ordinateurs à infecter plutôt que de dépendre d'un autre programme auquel ils s'accrocheraient pour pénétrer les défenses informatiques.

Le plus souvent, les vers se propagent via les messageries électroniques, à l'instar de Melissa en 1999 et du Love Letter en 2000. Mais ils peuvent aussi profiter des failles logicielles comme Code rouge et Nimbda en 2001 qui exploitaient une brèche des logiciels de Microsoft.