A quelques semaines de la conférence COP21 qui doit poser de nouveaux jalons pour tenter d'éviter les conséquences désormais très proches et visibles du déréglement climatique lié à l'activité industrielle, le WWF publie son indice Planète Vivante sur l'état de la biodiversité mondiale.

Et le bilan n'est pas brillant : alors que l'édition 2014 du rapport mettait en évidence une chute de 50% des populations de tous types d'animaux entre les années 1970 et 2010, le Rapport Planète Vivante Océans 2015 se concentre sur les ressources marines et lance un nouveau cri d'alerte sur le danger bien réel de voir certaines espèces ne pas se remettre des mauvais traitements infligés, entre surpêche et pollution.

Le WWF affirme ainsi que les populations d'animaux marins, des mammifères aux poissons, se sont réduites en moyenne de moitié sur les quarante dernières années, avec des effectifs qui ont même diminué de 75% chez certaines espèces comme le thon, le maquereau ou la bonite.

La surexploitation des ressources représente le plus grand danger pour les espèces marines mais les changements climatiques sont également pointés du doigt, avec une disparition des récifs coralliens et des prairies sous-marines dès 2050, entre hausse des températures moyennes et acidification des océans.

WWF surexploitation peche

Source : WWF (ndlr : la faute de grammaire est d'origine)

"En l'espace d'une seule génération, les activités humaines ont gravement dégradé les océans", observe l'association, déplorant des volumes de captures supérieures au rythme de régénération des espèces et la destruction des zones de nurserie.

Contre l'aveuglement des nations, le WWF met en garde sur les conséquences économiques d'une absence de mesures de protection drastiques des espèces marines : "l'effondrement des écosystèmes océaniques est en mesure de déclencher une grave crise économique et de compromettre les résultats de la lutte que nous menons pour éradiquer la pauvreté et la malnutrition".

Dans ce tableau bien assombri, le WWF, par la voix d'Isabelle Autissier, rappelle que les océans sont une ressource renouvelable...si on lui en laisse le temps. A ce titre, les décisions qui émergeront (ou pas) du COP21 de Paris en décembre "auront un impact décisif sur l'avenir des océans".