Comme nous vous en parlions mercredi, suite à une première vidéo se moquant explicitement du roi thaïlandais, l'accès à YouTube est désormais totalement bloqué dans le pays. Sachant que le monarque est une figure emblématique pour les Thaïlandais, cette vidéo est plutôt déplacée et c'est la raison pour laquelle il a été demandé à Google, propriétaire du portail YouTube, de la supprimer.

Refusant de se plier à cette demande, le leader de la recherche Web a donc vu son portail vidéo banni dans le pays. Même si la première vidéo a ensuite été retirée, de nouvelles viennent de faire leur apparition sur YouTube; la Thaïlande a donc décidé de maintenir son bannissement.


Deux nouveaux clips mis en cause, un troisième arrive
Un nouveau clip de 42 secondes assimilant le roi Bhumibol Adulyadej comme étant " Le Roi des Singes " a été postée récemment par le membre thaifreespeech, visionnée plus de 13 000 fois et commentée plus de 200 fois. Parmi les images incriminées, une représentation du roi le présentant comme un demi-dieu à tête de singe. Un message avertit par ailleurs les internautes des problèmes thaïlandais concernant la liberté d'expression, avec en fond sonore l'hymne national.

En effet, dans ce pays asiatique, la critique ou l'offense à la royauté est passible de 15 années de prison. Comme l'indique Reuters, la plupart des commentaires de cette vidéo semblent favorables à sa suppression, traitant les auteurs de " ratés " ou de " minables " et ordonnant à YouTuve de l'oter du site Web. Un autre clip d'une durée de 11 secondes, représente George W.Bush et Bhumibol Adulyadej, les visages peinturlurés avec des dessins puérils.

Un troisième clip vient d'être posté par l'utilisateur " paddidda ", auteur du premier clip ayant engendré le blocage de YouTube aux internautes thaïlandais. Avec à peine 2 000 visionnages, ce nouveau clip, avec en fond sonore le générique de la série comique Benny Hill, semble bien parti pour amplifier davantage la polémique.

Le ministre thaïlandais des Communications, Sitthichai Pookaiyaudom, continue par ailleurs son combat contre YouTube, déclarant qu'il était hors de question que le portail soit de nouveau accessible tant que ces vidéos offensantes ne seront pas supprimées. Il juge que le portail n'a pas de coeur et qu'il est culturellement insensible à ce genre de clips et aux conséquences qu'ils peuvent avoir. " Nous leurs avons dit combien les Thaïlandais se sentaient profondément offensés par cette vidéo, mais ils ont répondu qu'il y avait des vidéos encore plus ridicules concernant le président Bush et qu'ils les gardaient en ligne. (...) Je ne pense pas qu'ils réalisent vraiment notre sentiment. La Thaïlande n'est qu'un tout petit marché pour eux. " a t-il regretté.

Au départ de toute cette affaire, il semble que la condamnation la semaine dernière d'un Suisse de 57 ans à 10 ans de prison pour avoir mis des graffitis sur des affiches du roi, lors de son anniversaire en décembre dernier, ait réveillé la brûlante question de la liberté d'expression sur Internet.