L'affaire a fait grand bruit car le film La Chute était devenu une large source d'inspiration et de créativité pour les contributeurs de YouTube. Dès que l'occasion se présentait, ils n'hésitaient ainsi pas à prendre une scène devenue culte de ce film pour très souvent rebondir sur l'actualité.

En version allemande originale mais avec des sous-titres qui lui faisaient tenir des propos bien différents, on pouvait ainsi voir Adolf Hiltler piquer une colère mémorable pour donner son avis sur la sortie du film Avatar, ou réagir sur feu l'affaire Zataz grâce à un sous-titrage concocté par Maître Eolas.

Quitte à s'attirer les foudres de la communauté internaute, la société de distribution Constantin Film n'a pas goûté de cet humour et a demandé le retrait des vidéos considérées comme en violation du droit d'auteur. YouTube a obtempéré et c'est principalement suite à ces retraits que la filiale de Google fait aujourd'hui valoir son point de vue en ménageant la chèvre et le chou.

Dans un billet publié sur le blog officiel, la responsable produit YouTube parle de l'expression des utilisateurs via des vidéos parodiques, et comme exemple l'une d'elle qui porte sur... une parodie du film La Chute traitant de la demande de Constantin Film. On ne peut plus clair.

Shenaz Zack se fait ainsi l'avocate du fair use, à savoir de l'usage acceptable : " les individus qui mettent en ligne ces vidéos sont typiquement les plus grands fans, et sont exactement le genre de consommateurs que les détenteurs de droits d'auteur devraient apprécier ".


Du fair use pour le fair use
Elle explique que la technologie d'identification et de gestion du contenu mise à disposition des propriétaires des droits leur permet de surveiller le bon usage de ce contenu. Mais histoire de se dédouaner un petit peu, Shenaz Zack reconnaît que cette technologie Content ID n'identifie pas le contexte comme la parodie citée en exemple. La balle est donc véritablement dans le camp des titulaires des droits qui sont les plus à même d'apprécier le contexte et de savoir ce qui est autorisé ou pas.

YouTube souligne que le contributeur est tenu au courant de l'éventuelle requête de retrait d'un détenteur des droits, et peut s'y opposer s'il considère que la vidéo pointée du doigt est fair use. Ainsi, la vidéo revient sur YouTube avant que le détenteur des droits ne décide le cas échéant de porter plainte de manière plus formelle. On remarquera d'ailleurs que les vidéos parodiques de La Chute sont encore légion.