En amont du procès pour violation de brevets qui se déroule actuellement aux Etats-Unis entre Apple et Samsung, il y a eu de nombreuses initiatives préparatoires consistant à demander le blocage des ventes des terminaux du concurrent " par précaution ", en attendant le verdict de l'affaire principale.

Apple avait ainsi obtenu dans un premier temps le blocage des ventes du Samsung Galaxy Nexus, dernier smartphone de la gamme Nexus de Google, sur le sol américain avant qu'une décision contraire obtenue en appel permette au groupe coréen de poursuivre sa distribution.

La firme à la pomme a fait à son tour appel de la décision de manière à pouvoir réimposer un blocage des ventes. Elle affirme que le Galaxy Nexus est une copie volontaire de son iPhone et fait partie d'une stratégie délibérée de piratage du positionnement de son terminal fétiche.

Galaxy Nexus  De son côté, l'avocat de Samsung a mis en perspective les " ventes minuscules " du Galaxy Nexus au regard de celles de l'iPhone, puisque l'accusation porte sur le manque à gagner sur les ventes du smartphone d'Apple avec l'arrivée du Galaxy Nexus.

De fait, là où l'iPhone a généré pour plus de 16 milliards de dollars de revenus sur le seul deuxième trimestre 2012, le Galaxy Nexus a généré pour sa part 250 millions de dollars sur le premier semestre de l'année. Difficile d'y voir un dommage irréparable pour les ventes d'iPhone, commente l'avocat de Samsung.


Les mêmes arguments, ou presque, qu'au procès
Quant à l'accusation de violation de brevet concernant le champ de recherche unifié, il a souligné que la plupart des acheteurs du Galaxy Nexus ne sont même pas au courant de sa présence et qu'ils choisissent le terminal parce qu'il embarque Android. Pas de risque de confusion chez les consommateurs là non plus et impossibilité pour Apple d'empêcher la vente du Galaxy Nexus sur ce seul aspect.

C'est d'ailleurs un argument utilisé par Apple dans le procès principal pour invalider les exigences de droits de licence de Samsung sur ses terminaux mobiles. Le groupe de Cupertino met pour sa part en avant le fait que les utilisateurs tendent à rester fidèles à un OS mobile et qu'en perturbant les ventes de l'iPhone par le Galaxy Nexus, les répercussions se jouent aussi à plus long terme et sur les ventes d'applications et d'accessoires. Les pertes ne seraient donc pas liées aux seules ventes manquées des terminaux.

En attendant de trancher, la juge Kimberly Moore a demandé aux deux parties de calmer le ton virulent de leurs allégations dans leurs requêtes.

Source : Bloomberg