Google_Car_Paris La fameuse affaire des données Wi-Fi jadis collectées sur des réseaux non protégés par les véhicules Street View prend une tournure judiciaire en Espagne. Suite à une enquête lancée au mois de mai dernier, l'AEPD ( Agencia Española de Proteccion de Datos ) a annoncé le dépôt d'une plainte à l'encontre de Google pour violation des lois espagnoles sur la protection des données.

Via un équipement Wi-Fi aujourd'hui retiré des véhicules Street View, l'AEPD accuse Google d'avoir capturé sans autorisation le nom du réseau et les adresses MAC de points d'accès, ainsi que les noms des propriétaires et des informations personnelles comme des adresses e-mails, le contenu de messages, les identifiants et mots de passe de comptes ( e-mails ).

Sur cinq infractions constatées, deux sont attribuées à Google Inc. et portent essentiellement sur la conception de l'application ayant permis la collecte des données Wi-Fi. Trois autres concernent Google Spain pour notamment la capture des données et leur transmission aux États-Unis.

Si les infractions sont prouvées devant un tribunal, Google encourt plusieurs amendes dont le montant peut aller de 60 000 à 600 000 euros. Jusqu'à présent, Google a toujours présenté cette collecte de données Wi-Fi comme accidentelle et en a fait porté la responsabilité à l'initiative personnelle d'un ingénieur. La firme de Mountain View a assuré ne jamais avoir exploité de telles données et a procédé à la demande de certains pays à leur éradication.

En France, une enquête de la CNIL est toujours en cours. À la fin de l'été, l'autorité française avait jugé prématurée la remise en circulation des véhicules Street View qui avaient été mis au garage suite à la révélation de l'affaire des données Wi-Fi.