Free Mobile lancement Pour introduire sa conférence de presse, Free Mobile s'est amusé à reprendre le battage médiatique des derniers mois et notamment les nombreuses critiques qui ont émergé à l'annonce de l'arrivée du nouvel entrant et qui promettaient un échec programmé.

Après une courte séquence de décollage d'une fusée, c'est bien Xavier Niel qui s'est chargé de la présentation de l'offre mobile du nouvel opérateur. Il a commencé en évoquant les limitations courantes chez les trois opérateurs français.

Trois éléments principaux ont été mis en avant :

  1. l'engagement : face aux offres mobiles avec engagement sous 12 ou 24 mois, qui prennent en otage les abonnés,  Free Mobile ne proposera que du sans engagement.
  2. l'embrouille par des conditions générales de vente compliquées : Face aux 70 pages en moyenne des guides des tarifs des autres opérateurs, Free Mobile se positionne sur un créneau de simplicité, tenant en une page, avec des offres simples et claires, sans astuces camouflées en petits caractères
  3. des prix de forfaits très (trop) élevés, souvent critiqués, jusqu'à Bruxelles, avec des coûts d'itinérance très élevés

Face à cette situation, pour laquelle Xavier Niel s'est montré très critique face à l'attitude des opérateurs tout au long de sa présentation, Free Mobile propose un forfait unique qui met en avant plusieurs fondamentaux :

  • appels illimités, qui comprend aussi les appels illimités vers l'international, dont l'Europe, les DOM et les USA / Canada ( 40 destinations au total )
  • SMS / MMS illimités
  • du "vrai" Internet, avec 3 Go mensuels et sans limitation des usages. VoIP, usage modem pour partage de connexion, peer to peer sont autorisés, avec en plus la possibilité d'accéder aux 4 millions de hotspots WiFi de Free ( grâce aux Freebox ) qui disposent d'un mode de connexion automatique faisant basculer automatiquement du réseau cellulaire à la connexion WiFi.

S'amusant à comparer des offres similaires chez les concurrents, Xavier Niel a fait remarquer que les offres les plus proches sans engagement tournent autour de 85 €, ou au mieux 50 € (chez Sosh). Concrétisant sa promesse de diviser la facture mobile par deux, Free Mobile propose son forfait "idéal à...19,99 € / mois, sans engagement. A noter la possibilité de transformer le forfait en forfait bloqué, ce qui permettra aux parents d'éviter tout risque de dépassement de la part de leurs enfants.

Les abonnés Free ont droit à une remise, ce qui place le forfait Free Mobile à 15,99 € / mois. Pour la petite histoire, cela correspond au 1337 ( 13,37 € HT ) qui apparaissait en signature au bas du dessin de la fusée visible à l'url live.free.fr la semaine dernière.


Pas de subvention des mobiles mais des facilités de paiement
Cette absence d'engagement, qui préserve la liberté des abonnés, a été un argument martelé à de nombreuses reprises et marque la confiance de Free Mobile dans son offre. Sous-entendu : ce n'est que quand vous savez que vous n'avez pas la meilleure offre du marché que vous cherchez à retenir vos abonnés pour les empêcher d'aller voir ailleurs.

Pour prolonger cette notion de liberté des consommateurs, Free Mobile découple le forfait et l'acquisition d'un mobile. Si l'opérateur propose un large choix de mobiles, ils ne sont donc pas subventionnés, ce qui n'empêche pas de proposer des facilités de paiement sur 12, 24 ou 36 mois.

Xavier Niel a notamment fait remarquer qu'il était parvenu à signer un partenariat avec Apple pour pouvoir proposer l'iPhone 4S, devenant ainsi le premier opérateur mobile au monde à obtenir un tel accord avant même d'être lancé.

Enfin, concernant la couverture mobile, le patron d'Iliad a tenu à rassurer tout le monde en affirmant que Free Mobile était dès à présent en mesure de couvrir l'ensemble de l'Hexagone, " jusque dans le Cantal ", rappelant le buzz autour de la mamie du Cantal, lancé involontairement par Stéphane Richard la semaine dernière lorsqu'il évoquait sa possible riposte aux offres de Free Mobile.

Les inscriptions sont désormais ouvertes, avec des conditions exclusives pour les 3 premiers millions d'abonnés, sur mobile.free.fr, dans les boutiques Free en France ou par téléphone au 1044.


En avance sur la régulation ?
On notera que la plupart des critiques et une partie des critères du forfait unique de Free Mobile sont en lien direct avec la régulation en cours au niveau européen. La Commission européen n'a pas ménagé ses efforts ces dernières années pour abaisser le coût de l'itinérance mobile, le coût moyen de la minute d'appel et des SMS mais aussi pour limiter la durée d'engagement.

Les derniers efforts législatifs n'ont pas encore permis d'éradiquer les engagements sur 24 mois mais les associations de consommateurs ne cessent de mettre la pression pour tenter d'imposer un engagement maximum de 12 mois sur tous les forfaits. En se passant de ces durées d'engagement, Free assume le risque de la migration des abonnés vers d'autres opérateurs ( dont les MVNO, qui ont fait beaucoup d'efforts pour proposer des offres attractives, leur permettant de dépasser les 10% de part de marché ) et compte sur la qualité de son offre pour les retenir de façon naturelle.

C'est particulièrement vrai aussi concernant les usages data mobiles, très largement bridés dans les offres mobiles et qui commencent seulement tout doucement à s'ouvrir, avec un usage VoIP et un usage modem autorisés dans quelques forfaits spécifiques ou facturés comme une option en plus du forfait.

Bruxelles s'était ému de ces limitations et a menacé à plusieurs reprises les opérateurs d'une réglementation pour les forcer à ne pas limiter ces usages. Une évaluation de la situation en Europe est d'ailleurs actuellement menée et devrait livrer ses conclusions rapidement.