Le groupe Iliad a publié un premier bilan de l'activité de Free Mobile, donnant pour la première fois le nombre d'abonnés mobiles : 2,6 millions au 31 mars 2012, avec une distribution équilibrée entre les détenteurs du forfait à 2 € et ceux du forfait à 19,99 €.

Interrogé par le magazine Challenges, Xavier Niel est revenu sur certains éléments de la stratégie et du modèle économique du quatrième opérateur. Il a d'abord souligné que les problèmes d'accès au réseau mobile du mois de mars appartiennent au passé et ont été provoqués par un afflux plus important que prévu d'abonnés mais que la situation est désormais stabilisée.

Il s'est gentiment moqué des stratégies de ses concurrents après le lancement de son offre, soulignant notamment une réaction intelligente de Bouygues Telecom mais incapable d'enrayer la baisse de revenu par utilisateur ( ARPU ) et l'absence de réaction de SFR, devenu dès lors le principal foyer de recrutement d'abonnés pour Free Mobile.

Il se défend également de faire de Free Mobile une marque "low cost", rappelant qu'il fait appel uniquement à des équipementiers européens quand ses concurrents s'adressent volontiers aux acteurs chinois, installés sur le marché depuis plusieurs années grâce à des prix agressifs.

Quant à la longue polémique sur sa couverture mobile, Xavier Niel souligne qu'elle a été contrôlée trois fois ( deux fois par l'Arcep et une fois via l'ANFR, à la demande d'Eric Besson ) sans être mise en défaut par rapport à ses obligations.


"A la fin, nous savons que la totalité du trafic sera 3G"
Free Mobile lancement Pour ce qui est du modèle économique, Free Mobile a pour ambition de compter à terme 10 à 20 millions de clients, avec une marge brute de 50%. L'offre mobile à 19,99 € est bien sûr celle qui doit amener la rentabilité, tandis que l'offre à 2 € ne crée de la valeur pour l'opérateur que sur les dépassements de forfaits, aussi modestes soient-ils au niveau individuel.

Free Mobile assume son offre à 2 € comme une étape intermédiaire en attendant l'évolution des réseaux mobiles au tout 3G et au-delà, rappelant une nouvelle fois que " depuis des années, la voix et le SMS sont vendus très cher alors que cela ne coûte rien à produire ".

Quant au jeu des subventions de terminaux ( que ne pratique pas Free Mobile ), Xavier Niel n'est pas tendre : " le subventionnement, c'est du crédit déguisé, qui ne respecte pas les lois sur le crédit à la consommation. Ca explosera un jour parce que, juridiquement, ce n'est pas tenable. "

Enfin, le patron du groupe Iliad est revenu sur les possibilités de mutualisation des réseaux mobiles, qu'Orange tente de proposer à SFR et Bouygues Telecom pour le déploiement de la 4G, ce qui permettrait de réduire les coûts.

Xavier Niel, après l'accord d'itinérance 3G, ne s'oppose pas à d'autres initiatives avec ce partenaire, " d'autres choses intelligentes comme le rapprochement de nos réseaux pour améliorer la couverture du territoire."

Source : Challenges