Regroupant 21 associations et syndicats professionnels de l'industrie du numérique, le Collectif du Numérique publie les réponses de cinq candidats à l'élection présidentielle sur leur vision de l'économie numérique.

Se sont prêtés au jeu : François Bayrou, Nicolas Dupont-Aignan, Eva Joly, François Hollande et Nicolas Sarkozy.

Le collectif a axé son questionnaire autour de six thématiques : enjeu de la transformation numérique de l'économie et de la société, vision stratégique de la compétitivité du numérique, aspects réglementaires et fiscaux, engagement pour l'accompagnement de l'innovation numérique, effort de formation au numérique, modernisation numérique de l'État et exemplarité des services publics.


Quelques extraits
François Bayrou annonce vouloir mettre en place une " stratégie de filière, nationale et concertée " qui se fondera sur " l'expertise de l'ensemble de acteurs concernés ". Il propose également une " zone économique autonome dans le monde Internet " afin d'expérimenter des règles juridiques et fiscales mises en place par les créateurs d'entreprises.

Candidats elections 2012 Nicolas Dupont-Aignan veut doter la France d'un " territoire numérique fort " et fait appel à une " dose de protectionnisme ". Il propose de diviser par deux l'impôt sur les sociétés pour " celles qui réinvestissent leur bénéfice dans le développement de leurs activités en France ". Il estime par ailleurs que les systèmes décentralisés à technologies P2P doivent être privilégiés.

Eva Joly propose un " pacte pour les PME " afin de réorienter vers elles le soutien à l'innovation. Il " modulera le soutien public pour favoriser les entreprises qui contribuent à la transition écologique, leur donnera un accès prioritaire aux marchés publics ". La candidate d'Europe Écologie - Les Verts voit un " lien fort qui unit transition écologique et transformation numérique ".

Pour François Hollande, le numérique est une " nouvelle révolution industrielle " et une " formidable opportunité pour créer durablement de l'emploi ". Il considère qu'aux côtés des ingénieurs, il y a " urgence à former des jeunes de qualifications intermédiaires dans des secteurs tels que la programmation, l'administration de réseau, la numérisation et l'archivage ou la gestion de communautés ". Il veut par ailleurs mettre fin à une injustice : " les géants de l'Internet ne paient qu'une faible part de leurs impôts en France alors qu'ils y exercent une activité florissante ".

Si le candidat socialiste tape sur le bilan de Nicolas Sarkzoy, ce dernier s'évertue à le défendre. Pour Nicolas Sarkozy, le numérique est une " industrie à part entière ". Afin de la soutenir, il prône un guichet unique pour les sociétés innovantes : Start-up France. Il " servira de point d'entrée vers les organismes d'aide, d'accompagnement, de financement ou d'investissement ".

Dans sa réponse au Collectif du Numérique, la plus longue de toutes, Nicolas Sarkozy fait presqu'un aparté sur le thème de la sécurité qui lui est cher : " je souhaite que nous réfléchissions aux façons d'utiliser les communications par SMS et réseaux sociaux, plébiscités par les jeunes générations, pour le signalement des violences et délits aux forces de police ".