Le premier tour de l'élection présidentielle de 2012 approche à grands pas avec le Web qui est au diapason ( voir notre dossier ). Regroupant des associations et entreprises du Logiciel Libre, le Conseil National du Logiciel Libre profite de cette échéance pour publier les réponses ( PDF ) de deux candidats à un questionnaire adressé mi-novembre 2011.

Sur les six candidats sollicités, seuls François Hollande et Nicolas Sarkozy ont répondu ( leurs équipes de campagne ). Les questions portaient sur la place du logiciel libre dans la commande publique, l'éducation ou encore la formation, les aides et le soutien aux PME, les brevets logiciels, la neutralité du Net.

Dans son analyse des réponses du candidat socialiste et de l'UMP, le CNLL estime " qu'ils semblent avoir compris la teneur du Logiciel Libre et les bénéfices spécifiques qu'il apporte à notre économie ".

Sur la place du Logiciel Libre dans la commande publique, François Hollande et Nicolas Sarkozy sont l'un et l'autre favorables à une " politique d'incitation préférentielle ". Même consensus pour le soutien aux PME, les standards ouverts qui sont jugés d'une grande importance ainsi que pour la neutralité du Net dont toute remise en cause est annoncée exclue.


Opposition sur les brevets logiciels
Le principal point de divergence se situe au niveau des brevets logiciels. Opposition ferme de François Hollande, tandis que Nicolas Sarkozy est favorable aux brevets logiciels.

Logiciel-Libre-Hollande-Sarkozy Pour le candidat socialiste, la brevetabilité n'est pas adaptée à la révolution qui " associe l'informatique à une matière première d'un genre particulier : l'intelligence ". " Le logiciel bénéficie déjà d'une protection juridique par le droit d'auteur. […] Nous veillerons à ce que la mise en œuvre du brevet communautaire ne soit pas l'occasion de légitimer les brevets sur les logiciels, les méthodes mathématiques et les méthodes commerciales ".

Le candidat de l'UMP met pour sa part en avant la complémentarité entre les logiciels libres et propriétaires. Il prend l'exemple de SAP pour défendre le modèle des brevets : " c'est grâce à son modèle de logiciel propriétaire et de brevets que SAP peut financer ses 16 000 informaticiens ". " En parallèle, SAP est concurrencé par des éditeurs de logiciels open source, faisant ainsi baisser les prix pour les clients et obligeant SAP à améliorer constamment ses produits ".

Les brevets logiciels facteurs d'innovation ? Le CNLL n'y croit pas, faisant une distinction claire avec la protection de la propriété intellectuelle. Pour le CNLL, les brevets logiciels sont avant tout facteurs de " risque juridique " et " renforcent la domination d'un petit nombre d'acteur en position dominante ".

Moins marquée, une autre divergence concerne la place du Logiciel Libre dans l'éducation. Une priorité pour François Hollande,  mais pas pour Nicolas Sarkozy qui veut néanmoins lui accorder une place plus importante.